La BD numérique

Vous pouvez y parler de tout
Répondre
Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Assez étrangement la BD numérique rassemble tout les inconvénients de la BD et de l'animation, sans les bons côtés. On n'a pas le temps de s'évader entre les cases (c'est important l'espace entre les cases), et on ne peut pas écouter les personnage pour autant.
On va certainement me reprocher ma critique, car aujourd'hui tout doit être accepter à partir du principe qu'on fait ce qu'on veut, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit, quand on en mesure pleinement les causes:

Les formats hybrides sont issus de la frustration des auteurs de ne pas être produit par les éditeurs et studio, et d'une volonté des éditeurs d'ouvrir un peu plus au forceps les poumons de la promotion d'un marché sous respirateur artificiel.

La BD numérique est un dénis de grossesse qui s'expose. (beurk!) :kange:

Avatar du membre
Gipo
Mini Yakuz
Messages : 145
Enregistré le : sam. 21 févr. 2009, 17:21
Localisation : Toulouse
Contact :

Message par Gipo »

YFG a écrit :La BD numérique est un dénis de grossesse qui s'expose. (beurk!) (...) On va certainement me reprocher ma critique, car aujourd'hui tout doit être accepté à partir du principe qu'on fait ce qu'on veut
Non non. Ton raisonnement pourrait se tenir. Et il n'est peut-être pas totalement faux.
YFG a écrit :la BD numérique rassemble tout les inconvénients de la BD et de l'animation, sans les bons côtés. On n'a pas le temps de s'évader entre les cases (c'est important l'espace entre les cases), et on ne peut pas écouter les personnage pour autant.
Je ne pense pas qu'on "s'évade entre les cases" d'une BD : on fait le lien entre deux cases (on améliore la perception 3D, on complète les mouvements, etc... entre l'image de droite et celle de gauche puisqu'il n'y a pas de superposition). Et s'il arrive qu'on doive imaginer toute une histoire non dite, c'est pareil dans tout les récits qui usent d'ellipses.
Quant à la voix, on "entend" vraiment celles inscrites dans les bulles. Ils le disent tous : "non, c'est pas ça, la voix de Titeuf, de Haddock, du prof Moustache...". Il n'y a aucun manque. Ou alors il manque plein de choses à un roman par rapport à un film (lequel ne se déroule qu'en 2D, même pour ceux estampillés 3D).
Et si on analysait les bons côtés ?
- rapidité de production (on s'arrête au SB avec juste un peu de mise en page)
- surprises à chaque case (la BD spoile toute une double-page)
- une lecture (on maîtrise la progression) graphique qui reste dans l'écran (sans ascenseurs)
- etc...
YFG a écrit :Les formats hybrides sont issus de la frustration des auteurs de ne pas être produit par les éditeurs et studio, et d'une volonté des éditeurs d'ouvrir un peu plus au forceps les poumons de la promotion d'un marché sous respirateur artificiel.
Ah ? Peut-être qu'il y a aussi un peu de ça... :kange:
Mais les plus belles inventions viennent souvent de frustrations qu'on cherche à combler, non ?
__________________________________________________
Gipo : Collection/Sélection de Turbomédias (Scoop.it!) - facebook

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Salut Gipo,

oui bien sûr, mon résonnement est partial. J'ai un apriori "Decepticon" sur la BD numérique, mais c'est uniquement parce que je n'ai rien vu à ce jour qui justifie un tel format. Il faudrait un peu plus de sophistications, mais comme dit plus haut on retombe sur de l'animation de bas niveau. J’avais fait un très court en 2003 sous After Effect, pour tester, et c'est vraiment limité. Après pour les enfants, là ça peut devenir génial. Mais à ce jour...
Gipo a écrit :Je ne pense pas qu'on "s'évade entre les cases" d'une BD
Si si je te l'assure tu peux t'évader entre deux cases, toute une après midi, même sans volonté de l'auteur. Dans la BD c'est le lecteur qui contrôle le rythme induit par l'auteur, que le lecteur peut décider de respecter ou pas. (je sais je ne vous apprends rien, c'est juste pour replacer le contexte^^), et sur une BD numérique on perd ce pouvoir sans en gagner un autre, ou si peu. Et ce qu'on y perd empêche une grande partie de la magie. Et pour revenir sur la comparaison faite avec le roman, c'est un peu comme si on ne pouvait plus s’arrêter pour relire une ligne, ou reprendre un paragraphe, marquer une pause, lever le nez, laisser le message se construire dans la pensée du lecteur, pensée qui se mêlant au texte donne naissance à un second récit, ce fameux récit que seul le lecteur connait, et qui est différent d'un autre lecteur. Dans la BD numérique on est tellement focalisé sur l'action, qu'on se retrouve dans une lecture très mécanique, où seule la cascade d'action est valorisée. Ceci dit la cascade d'action c'est 99,99% de la production de BD/Manga/Comics depuis 15 ans... C'est de la narration en julienne et moi j'aime bien croquer! ^w^

Et oui effectivement on peut entendre les personnages en lisant parce qu'on a le temps, mais sur la BD numérique cela va très vite, c'est d’ailleurs une des nécessité qui amena ce nouveau mode de promotion, le besoin de concurrences les vidéos qui ont beaucoup plus d'impact sur l’audience. Tout le monde sait que le mouvement capte l’œil. La BD numérique c'est le spot pub des année 80, ça se voulait artistique, mais on s'en passe très bien ( et la télé avec!)
Mais bon ma critique est courte, elle est une partie d'une critique générale de la situation éditoriale, et là je suis HS! ^^'

Avatar du membre
Gipo
Mini Yakuz
Messages : 145
Enregistré le : sam. 21 févr. 2009, 17:21
Localisation : Toulouse
Contact :

Message par Gipo »

YFG a écrit :je n'ai rien vu à ce jour qui justifie un tel format. Il faudrait un peu plus de sophistications, mais comme dit plus haut on retombe sur de l'animation de bas niveau. (...)
Dans la BD numérique on est tellement focalisé sur l'action, qu'on se retrouve dans une lecture très mécanique (...)
la BD numérique cela va très vite
:kinterro: Bizarre... Tu te bases sur quels exemples de BD Numériques pour dire ça ?
YFG a écrit :sur une BD numérique on perd ce pouvoir sans en gagner un autre, ou si peu. Et ce qu'on y perd empêche une grande partie de la magie. (...)
c'est un peu comme si on ne pouvait plus s’arrêter pour relire une ligne, ou reprendre un paragraphe, marquer une pause, lever le nez, laisser le message se construire dans la pensée du lecteur
Je suis d'accord sur le fait qu'on peut poser un livre, et rêver ou réfléchir un peu avant de poursuivre. C'est justement le point fort des médiums de LECTURE... dont fait partie la BD Numérique !
Mais :
1) ma génération a du mal à stopper un film pour jouer avec les boutons de positionnement : retour, avance rapide, retrouver telle minute intéressante, etc... parce que, pour nous, il est presque sacrilège de dénaturer le rythme du réalisateur. Même la reprise différée d'un film TV vu en direct, après une pause WC, me dérange.
Mais la jeune génération ne voit plus un film comme un fil ininterrompu : ils pensent en "scènes successives" qu'ils savent retrouver, dans le désordre, dans la barre de progression. Pour eux, donc, il est tout à fait possible de mettre un film en pause, ou de revenir en arrière, plus ou moins loin, comme le font les monteurs d'un film, pour réfléchir et rêvasser. Ce n'est plus un problème. Ainsi, les films ont un peu re-gagné sur la lecture ce qui faisait leur handicap.

2) De même, la BD Numérique peut être stoppée ou parcourue dans tous les sens... pour peu qu'elle ait une barre de progression confortable et pratique ! Avec une "longueur" (équivalent à l'épaisseur d'un livre), un chapitrage (sommaire), ou même des aperçus d'écrans successifs (comme les mini-images des players vidéo).
On peut donc sans problème s'arrêter sur une image pour rêvasser (ex sur MediaEntity : "mais qui est ce clochard ? Qu'est-ce qu'il sait, exactement ? et les pigeons ?...") ou jouer sur les derniers écrans avec les flèches du clavier lorsqu'une scène animée s'avère hilarante et qu'on se la repasse encore et encore (Malec)
__________________________________________________
Gipo : Collection/Sélection de Turbomédias (Scoop.it!) - facebook

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Gipo a écrit : :kinterro: Bizarre... Tu te bases sur quels exemples de BD Numériques pour dire ça ?
Oui effectivement il faudrait s'entendre là-dessus. Le dernier en date que j'ai pu voir c'était avec un jeune Violoniste ambiance Gipsy de Marini, qui n'aurait pas virer hooligans et serait resté à l’orphelinat. C'est bien fait dans le genre, mais je trouve ça kitch (le format BD numérique pas l’œuvre de l'auteur qu'elle tente de valoriser). Après effectivement je n'ai pas du voir les bons. Ceci étant dit je suis un chien. :pandafist: ^^''''

Gipo a écrit : ma génération a du mal à stopper un film pour jouer avec les boutons de positionnement )
Je ne sais aps si c'est générationnel. La génération qui fait ce travail de découpage attentif, ce n'est ni la notre ni la leur, c'est une démarche d'une certaine catégorie de spectateurs, et c'est transgénérationnel. Et ce qui caractérise la génération d'aujourd'hui,c'est qu'elle zappe, elle ne contrôle pas son attention qui est soumise aux stimuli mis en place par l'appareil médiatique. Et elle n'est pas du tout curieuse: elle connait à fond le paysage éditorial de l'Entertainment mondialisé, mais elle ne sait pas pourquoi il y a des migrants à nos portes. Cela dit, ça aussi ce n'est pas générationnel. La génération serait-elle une illusion?

Je ne veux pas faire de digression pour les digressions, je trouve que c'est très symptomatique, car mon approche critique de la BD numérique (qui est une parenthèse dans une parenthèse) est une conséquence du marché plus qu'un nouvel horizon créatif souhaité par les auteurs pour qui la BD numérique est un moindre mal. Aujourd’hui il y a un trouble de la concentration chez bon nombre de personnes qui nécessite l'usage du mouvement pour capter le spectateur. L'évolution du montage des séries télé et du cinéma en général en mode stroboscopique vient de cette difficulté, où l'attention du spectateur chute à partir d'un certain seuil d'excitation rétinienne. (il est aussi devenu insensible à la complexité et à l’irrationnel, mais c'est un autre problème.) La BD numérique est un symptômes de l'état cognitif de la population.
Gipo a écrit : De même, la BD Numérique peut être stoppée ou parcourue dans tous les sens...
Bien sûr, je ne dis pas le contraire et je partage tout à fait ton point de vue et j'y apporte une petite nuance qui a toute son importance: On peut le faire, mais ce n'est pas induit dans la narration, dans la forme de la BD numérique. Alors que dans la BD papier, l'espace entre les cases est un espace réel, et s'il peut être une figure de style, c'est d'abord un espace qui est dessiné, même la ligne qui compose la case a son importance, elle est en soi un code de narration sur lequel joue l'auteur. Cet espace existe matériellement, et il s'y produit quelque chose.
Ceci étant dit, je ne voudrais pas que l'on puisse mal me comprendre, je ne dis pas "la BD papier c'est mieux, et la BD numérique c'est moins bien". Je rappelle seulement que pris comme œuvre elle est pauvre et maladroite, car la BD numérique n'est pas une œuvre, c'est un outil promotionnel. Et justement faire la comparaison avec d'autres supports d’œuvre comme le roman ou le cinéma ce n'est pas vraiment adapté. La BD numérique n'est ni de la BD, ni de l'animation, ce n'est ni du livre, ni du film, par contre c'est du trailer ou du spot pub. Et ce format hybride qu'est la BD numérique est un outil fantastique pour pouvoir promouvoir son travail et anticiper une possible réalisation animée ou papier, mais cela reste un format transitoire. Et c'est ce format transitoire que je rejette en tant qu’œuvre, car il a tendance à devenir une fin en soi auprès des éditeurs et du spectateurs (ce qui est encore plus préoccupant.
La BD numérique est à la BD ce que la bande annonce est au cinéma. Et avec le temps j'ai tendance à ne plus regarder les bandes annonces des films que je veux voir et dont je connais la teneur (au minimum l'auteur), car il saccage l’œuvre en se figeant sur l'action. Mais oui cela reste un très bon outil de promotion.
(après je pourrais continuer en disant que si la BD numérique est apparue c'est aussi pour satisfaire le besoin promotionnel de la croissance obligatoire du chiffre d'affaire des éditeurs. Quand on lit une interview de Teulé, de Moebius ou Guillon à propos des années 60/70/80, on se dit qu’aujourd’hui avec l'augmentation de la population et de l'accès aux marchés mondiaux, les choses devraient être encore plus tranquille pour les hauteurs, hors ce n'est pas le cas, c'est même l'inverse.)

Après ma critique n'a d'intérêt que pour mettre en garde contre une certaine réduction de l'effort et du soutient des éditeurs auprès des auteurs, condamnés à se soumettre à un format qui uniformise la BD française qui était hier la plus diversifiée au monde. (à commencer par les maquettes de couvertures.) Et c'est de cette diversité, et de cette grande liberté éditoriale que sont né l'une des plus grandes sources d'inspirations pour le monde de l'art populaire moderne ( ce qui n'est plus du tout le cas aujourd'hui). La BD est devenue une industrie à cause des investisseurs qui veulent des C-X75 pour déplacer leurs prostates, et elle souffre des mêmes maladies que le cinéma. Et ça, c'pas bien!

Avatar du membre
Gipo
Mini Yakuz
Messages : 145
Enregistré le : sam. 21 févr. 2009, 17:21
Localisation : Toulouse
Contact :

Message par Gipo »

YFG a écrit :
Gipo a écrit : :kinterro: Bizarre... Tu te bases sur quels exemples de BD Numériques pour dire ça ?
Oui effectivement il faudrait s'entendre là-dessus. Le dernier en date que j'ai pu voir c'était avec un jeune Violoniste ambiance Gipsy de Marini. Après effectivement je n'ai pas du voir les bons.
OK... Tu as dû tomber sur VIOLINCE : http://www.catsuka.com/news/2015-09-04/ ... las-debray
(forcément, un Turbomédia présenté en vidéo, ça ressemble forcément à un mauvais dessin animé saccadé)
Et voici une autre très belle "bande-annonce" : http://www.mediaentity.net/#EPISODES
Je pourrais te monter plein d'autres choses (cf ma signature), mais leur brièveté risque de te conforter dans ta position irrécusable.
YFG a écrit :La BD numérique est un symptômes de l'état cognitif de la population.(...)
Ceci étant dit, je ne voudrais pas que l'on puisse mal me comprendre, je ne dis pas "la BD papier c'est mieux, et la BD numérique c'est moins bien". Je rappelle seulement que pris comme œuvre elle est pauvre et maladroite, car la BD numérique n'est pas une œuvre, c'est un outil promotionnel.
La BD numérique n'est ni de la BD, ni de l'animation, ce n'est ni du livre, ni du film, par contre c'est du trailer ou du spot pub. Et ce format hybride qu'est la BD numérique est un outil fantastique pour pouvoir promouvoir son travail et anticiper une possible réalisation animée ou papier, mais cela reste un format transitoire. Et c'est ce format transitoire que je rejette en tant qu’œuvre, car il a tendance à devenir une fin en soi auprès des éditeurs et du spectateurs (ce qui est encore plus préoccupant.
La BD numérique est à la BD ce que la bande annonce est au cinéma
Mouaip... Tu es tellement convaincu de ton fait qu'il n'est pas vraiment possible d'argumenter.

C'est comme si tu prenais un strip de BD, et que tu disais que ce n'est pas une oeuvre, que c'est un hybride transitoire qui n'arrivera jamais à la cheville du roman ou de la peinture.
...sans oser imaginer une seule seconde ce que pourrait donner ce principe de narration graphique à bulles sur un livre entier.

Disons-le carrément : tu as une dent contre les éditeurs, les producteurs, et plus généralement contre le "système". Et tu vois la BD Numérique comme un suppôt de ce système perverti, fait pour les neuneux illettrés qui y souscrivent. Oh ! Un très bon outil de manipulation publicitaire, certes... mais pas une oeuvre en devenir.
Bon...
__________________________________________________
Gipo : Collection/Sélection de Turbomédias (Scoop.it!) - facebook

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Ah tu es en pleine forme! Bon évidement dit comme ça, ad hominem...
Je suis devenu en l'espace d'un instant un aigris du clavier! :pandamort:

Alors, mode "open Mind": Quel est le manque comblé par la BD numérique? Fait moi rêver!

Image

Avatar du membre
velo vert
Génération Tchernobyl
Messages : 7989
Enregistré le : mer. 28 janv. 2004, 19:49
Localisation : Made in Jussieu

Message par velo vert »

ben c'est un peu comme le yonkoma, c'est un sous-genre.

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Oui en effet, un sous genre de la promotion. Après il peut y avoir d'excellent spot pub:



Mais ça ne remplacera pas pour autant le cinéma, et aujourd’hui on peut lire ici et là que la BD numérique est une bonne alternative pour le marché engorgé, et quand il y aura un engorgement de la BD numérique?
Si on fait les choses pour des raisons économique je ne pense pas que ce soit une bonne voie.

Avatar du membre
Gipo
Mini Yakuz
Messages : 145
Enregistré le : sam. 21 févr. 2009, 17:21
Localisation : Toulouse
Contact :

Message par Gipo »

YFG a écrit :Alors, mode "open Mind": Quel est le manque comblé par la BD numérique ? Fait moi rêver !
Simple : il y a un vieillissement et un non-renouvellement du lectorat de BD (le manga fut une belle étincelle). Parce que les jeunes vont sur internet (cf numérologie sur du9).
Alors, effectivement, pour le coup, le web lui-même est un formidable outil promotionnel (un réservoir à bandes-annonces !), sauf que ce que cherche cette génération, sur le net, c'est de la création (des musiques, des films, des jeux, des BD...) ! Pas de la pub pour aller acheter du papier (ou des CDVD)...
Il faut donc transposer la BD vers les réseaux.
Mais comme le scan a ses limites (ça va pour vendre du fonds, ça, mais pas pour les nouvelles créations), on doit adapter la narration dessinée au médium nouvellement investi : les écrans.
La BD Numérique, le Turbomédia, c'est le résultat de cette évolution naturelle.
Voilà.
__________________________________________________
Gipo : Collection/Sélection de Turbomédias (Scoop.it!) - facebook

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

ok : ), donc sur une population vieillissante se focaliser sur les jeunes générations c'est subir une réduction proportionnelle du marché, non?
Et la population étant vieillissante, le marché le plus porteur serait celui des 35/65, non? Des lecteurs qui ne sont pas réduis a priori à Internet.

Et le succès de la littérature SF et HF de ces dernières années montre que la jeunesse n'est pas allergique au papier (Harry Potter, Games of Throne...), par contre elle est plus mature que ce que propose le marché de la BD, qui il faut l'avouer est un peu enfermé dans une bulle formelle qui est éloigné des préoccupations actuelles. On lisait Akira à 12 ans, et se serait encore le cas aujourd'hui, mais l'héritage d'Otomo ou de Moebius n'a pas été valorisé à sa juste valeurs. Ils ont lancé des pistes qui n’ont pas été suivie chez nous. (je vais me faire taper dessus!^^")

On le dit assez peu , mais si formellement le manga a eu une très grande influence sur nos générations, c'est Disney qui a le plus influencé en profondeur les auteurs français, et si j'ai beaucoup d'affection pour Disney, il y a avant le Roi Lion et après, un après plus inspiré des Gone with the Wind, ce cinéma US à Succès qui a imposé un format qui a édulcoré la BD française. Et nous ne sommes de fait plus une référence.
Par exemple De Crécy et Schuiten débordent de nos frontières, ils sont interviewé dans la presse spé japonaise, parce qu 'ils sont restés indépendants.
Et si on se sabre encore avec de la BD numérique on va perdre encore un peu plus. Ne vaut-il pas mieux des auteurs qui s’autofinancent et qui puissent créer leurs rêves d'artistes, des choses ambitieuses, quitte à retrouver nos racines? Plutôt que des auteurs qui se soumettent à un marché?
On devrait faire de la BD pour la gloire, pas le succès.

Donc pour résumer, la BDN ne devrait pas être une alternative et une adaptation au marché de la BD, mais si il y a des auteurs qui se sentent à l'aise avec la BDN, Ok, enjoy! : )

Avatar du membre
Gipo
Mini Yakuz
Messages : 145
Enregistré le : sam. 21 févr. 2009, 17:21
Localisation : Toulouse
Contact :

Message par Gipo »

YFG a écrit :Ne vaut-il pas mieux des auteurs qui s’autofinancent et qui puissent créer leurs rêves d'artistes, des choses ambitieuses, quitte à retrouver nos racines?
Ah oui ! :kgrin:
YFG a écrit :On devrait faire de la BD pour la gloire, pas pour le succès.
:kfatigue:
YFG a écrit :Donc pour résumer, la BDN ne devrait pas être une alternative et une adaptation au marché de la BD, mais si il y a des auteurs qui se sentent à l'aise avec la BDN, Ok, enjoy! : )
:kbisou:
__________________________________________________
Gipo : Collection/Sélection de Turbomédias (Scoop.it!) - facebook

Avatar du membre
YFG
Mini Yakuz
Messages : 102
Enregistré le : dim. 13 sept. 2015, 1:37
Localisation : Nibelungen

Message par YFG »

Image

Avatar du membre
Tsuka
Admin / Maniac
Messages : 36496
Enregistré le : sam. 20 avr. 2002, 4:07
Localisation : Chez Bobby

Message par Tsuka »

Le 28 janvier 2016 je vous recommande chaudement de télécharger Phallaina, la première "bande défilée" de Marietta Ren. Cette application (iOS et Android) proposera une sorte de bande dessinée numérique lisible horizontalement, une très grande bande (équivalente à 1600 écrans de tablette 10 pouces) avec des dessins se succédant sans coupe, un peu comme un plan séquence en travelling.



Une fresque racontant l'histoire intime d'Audrey, une jeune fille qui souffre de crises hallucinatoires au cours desquelles elle voit des baleines. En lui faisant passer des examens, un neurologue/chercheur décèle chez elle un physeter, une structure anomalique qui permet à ses porteurs de rester longtemps en apnée.

Ce projet est produit au studio Small Bang avec le soutien de France Télévisions. Marietta est une ancienne des Gobelins, elle a notamment animé sur Ernest & Célestine, et elle avait déjà signé un ouvrage graphique chez Ankama nommé "Je suis deux" (écrit par Eugény Couture).

Image

Pour l'avoir testé, je peux vous dire que la lecture est très agréable, puisqu'on la *contrôle* un peu comme dans un turbo media, avec des effets parallaxe en prime, et d'agréables effets sonores sont là pour enrober le tout.

Et cette fresque pourra aussi être appréciée en vrai, puisqu'elle sera présente dans une des rues d'Angoulême pendant le fameux Festival de la BD du 28 au 31 janvier (couplée à une application spéciale pour être accompagné par du son sur nos oreilles).

Image

Site officiel : phallaina.nouvelles-ecritures.francetv.fr

Source : Communiqué France Télévisions

Avatar du membre
Tsuka
Admin / Maniac
Messages : 36496
Enregistré le : sam. 20 avr. 2002, 4:07
Localisation : Chez Bobby

Message par Tsuka »

L'exceptionnelle BD numérique Phallaina de Marietta Ren est désormais en ligne gratuitement sur les stores de Google et Apple.

Image

Répondre