Le temps a manqué au cours des derniers jours pour répercuter ici cette nouvelle, couverte le 27 mars dernier par l'ensemble des média quotidiens japonais, journaux comme radios et télévisions, mais voilà bien une occasion de se racheter du précédent doublon (ou plutôt quintuplon, voire sextuplon ?).
En tout cas, voilà encore un exemple édifiant du degré de déformation susceptible de frapper une information donnée, a priori du seul fait d'un processus de traduction... Voici donc quelques éléments de précision et de correction à l'égard de ce texte informatif (en passant notamment sur ses considérations "ancestrales" et "déclamatoires") :
- Les deux films n'ont pas été retrouvés par un musée de Tôkyô (comme l'affirme le titre de la dépêche), mais par un historien du cinéma du nom de MATSUMOTO Natsuki, en juillet dernier, dans une brocante à Ôsaka (sur ce point, le corps du texte est donc presque juste). Le "musée national d'art moderne" dont il est question dans la dépêche (en réalité le National Film Center, équivalent japonais de notre Cinémathèque Française, et qui, allez savoir pourquoi, est rattaché administrativement parlant au musée national d'art moderne) a en réalité réalisé une restauration de ces films, qui seront projetés le mois prochain dans ses murs, dans le cadre du programme d'état des lieux des trouvailles filmiques les plus récentes intitulé "Films retrouvés 2008".
- Le premier des deux titres, plus connu dans l'histoire de l'animation japonaise sous l'intitulé
Hanawa hekonai meitô no maki, est dû à KÔUCHI [et non KONAI] Jun.ichi (1886-1970). Sa découverte en fait le plus ancien film d'animation japonais dont il subsiste une forme filmique (mais pas le plus ancien de l'histoire de cette production, puisque deux autres titres de films japonais au moins sont connus comme ayant été projetés avant sa sortie, en juin 1917).
- Le réalisateur du second film est parfaitement connu, puisqu'il s'agit de KITAYAMA Seitarô (1888-1945), le second pionnier de l'histoire de la production japonaise après SHIMOKAWA Ôten (1892-1973).
Pendant des décennies, ces deux titres, parmi tant d'autres, n'étaient plus que des références issues de sources bibliographiques, dont la seule trace tenait dans leur intitulé, et les films les plus anciens subsistant encore de nos jours dataient tous du milieu des années 1920. Désormais ces deux jalons matériels pourront faire l'objet d'une connaissance directe, concrète.
Voici pour finir des images un peu plus en phase avec le sujet de ces films en tant que tel :
Namakura-gatana
Urashima Tarô
Quant aux malheureuses travailleuses journalières en [grotesque] tenue issue de Yatterman, livrées en pâture aux pseudo-professionnels, puis aux fanatiques en tant que tels rameutés à la grande kermesse annuelle du Tôkyô International Anime Fair, leur sort "costumé" est partagé chaque année par une bonne moitié des hôtesses de ce triste "événement".