A l'occasion de la sortie du manwha "Le Marécage", je voudrais juste dire ici devant vous, mes amis mes frères, à quel point j'aime ce que fait le coréen Choi Kyu-sok.
Il est responsable avec son camarade Byun Ki-hyun de l'adaptation en BD de Nouilles Tchajang, superbe manwha bien niqué comme il faut par les éditions Kana (le beau boulot de couleur et de trait réduits à néant par un crénelage et une impression honteux).
Les deux jeunes gens ont un trait relativement semblable quoique proteiforme (pour s'en convaincre, jeter un oeil a Lotto Blues de Byun Ki-hyun, qui exploite des graphismes variés).
Mais la première rencontre avec Choi Kyu-sok se fait avec son recueil de nouvelles, L'Amour Est Une Protéine.
Le petit salopard me souffle bien comme il faut. Malgré une traduction qu'on devine approximative (le français est assez maladroit), il se dégage de ce bouquin un truc qu'on retrouve jamais dans un manwha, et rarement dans un manga: un propos, une vision du monde à hauteur du regard. Pas d'exaltation de grands sentiments purs. Pas de trémolos sur la médiocrité de l'humaine condition.
En fait, dès que l'on se rapproche de l'un ou de l'autre, Choi Kyu-sok nous balance un petit coup de coude dans le bras en nous soufflant un "hé, j'déconne. Tes lacets son défaits."
Une impression qui se confirme avec son petit dernier donc, Le Marécage.
Des petites Tranches de Vie (tm) (aaah les tranches de vie, super, comme dans les Blogs (tm)) autobiographiques noyées dans l'absurbe (oui, absurBe), où l'auteur se met en scène et se tourne en dérision avec une lucidité qui fait plaisir.
Les plus parresseux diront à son propos "moui, un interessant point de vue critique de la société coréenne", alors que Choi Kyu-sok parle le langage de l'humain comme peu de gens le font.
Bref, lisez un peu voir ça nom de dieu!