C'est crétin au possible.
Un soir, Ridley Scott et Wolfgang Petersen s'en jetaient un petit derrière la cravate.
-"...et alors, poursuivit Wolfgang Petersen, pour mon flim de jupettes, y me fallait quelqu'un qui fasse la tapette qui se planque derrière son frère et pleure sa mère dès qu'il se casse un ongle. J'ai choisi Orlando Bloom.
-Bwahahahaha, se marra Ridley Scott, t'es dur quand même, Wolfgang". Il finit son pastis et eut sa deuxième idée lumineuse de la soirée (la première fut de refermer sa braguette après avoir pissé). L'oeil soudain brillant quoique légèrement rougeâtre, il beugla en se mettant tout nu debout sur la table: "Moi j'dis, le vrai défi, ce serait de faire ce type jouer un vrai rôle d'homme, pour une fois! Tchouwa ouar, ch'peux l'faire." Sur ce, il entama une danse du sexe tribale.
-"Arrête Ridley, t'es bourré." rétorqua aussitôt Wolfgang Petersen avant de s'effondrer ivre mort.

Sur ce, il entama une danse tribale: "Yékéké, yékéké!"

Wolfgang Petersen: "ARRETE RIDLEY, T'ES BOURRÉ!"
Le lendemain, en pleine gueule de bois, Ridley Scott appelle Orlando Bloom:
-"Lalalala allôôôô?
-Grmbflkz. Parle pas si fort, putain!
-C'est toi Ridley? Comment ça va ma pupuce?
-Je... euh... Tu veux jouer dans mon film?
-Hun-hun, bien sûr! J'ai entendu dire que tu faisais un film sur les croisades? Je peux faire le giton d'un croisé sans problème, chéri, c'est dans mes cordes. J'en ai plus d'une à mon arc, tu sais. (hihihi, corde, arc, Legolas, hihihi)

"Hihihi, corde, arc, Legolas, hihihi"
-Non, je... je voudrais... gnnn putain, c'est quoi ce "bzzzz"?
-Mon épilateur électrique.
-Arrête ça.
-Okay, de toute façon je comptais me finir le maillot à la cire. On est tout grognon, hein, ce matin. Tralalilala. *scratch*
-Bon, en fait, je veux que tu joues un forgeron viril, un homme proche de la terre, un combattant plein de muscles et de courage qui n'hésiterait pas à suer et se salir les mains pour...
-Rho, arrête grand fou, tu m'excites!"
En rajoutant deux ou trois Alca-Seltzer dans son verre d'eau - qui en contenait déjà quatre -, Ridley Scott se dit que c'était pas gagné.

Orlando Bloom: "De toute façon, je comptais me finir le maillot à la cire."

Ridley Scott: "Eh beh... C'est pas gagné."
Et donc voilà. Orlando Bloom en forgeron. Orlando Bloom, l'homme imberbe aux deux expressions (moue/sourcils froncés), celui que ses collègues les plus indulgents surnomment "Miss Monde" ou "La Minette".
Pour le contenu du film maintenant: on voit un Liam "Mais qu'est-ce que je fous là, moi?" Neeson au bord de la crise de rire nerveux quand il annonce à Orlando Bloom: (attention, préparez-vous...) "Balian... Je suis ton père." (VÉRIDIQUE! Il faut le voir pour le croire). Il essaye de le dire de la manière la plus sobre possible, mais ne s'en sort visiblement pas.
David Thewlis est toujours aussi classe, il relève un peu le standing du film, tout comme Jeremy Irons, impeccablement charismatique. Autre bon point: le roi de Jérusalem au visage masqué, personnage intriguant qui va mourir assez rapidement (de honte?).
Du point de vue du scénario, c'est la fête de la bière: Scott enchaîne les énormités comme des perles et sans sourciller: le film commence, Liam Neeson, baron croisé, vient voir Orlando Bloom dans son trou paumé pour lui annoncer qu'il est son bâtard et lui proposer de le suivre pour prendre sa succession (voilà qui est absolument crédible; un noble qui vient se faire chier à retrouver un fils qu'il n'a pas reconnu à la naissance, surtout au Moyen-Age, c'est monnaie courante voyons). Le dialogue tient à ça: "Salut, elle était bonne ta mère, au fait je suis ton père, tu veux bien me suivre à l'autre bout du monde?" Je n'invente pratiquement rien. Et Orlando Bloom de faire la moue et de froncer les sourcils (pour cette fois, on le comprend, le pauvre), puis de refuser. Liam Neeson le quitte en lui disant: "Boarf, okay, c'est pas grave, si tu veux me retrouver tu tues un prêtre, tu fous le feu à ta baraque tu prends un cheval et tu vas tout droit."
Le soir venu, Orlando Bloom tue un prêtre (qui faisait rien qu'à l'embêter), fout le feu à sa baraque, prend un cheval et va tout droit.
Et là, sur qui il tombe? LIAM NEESON! Ben ça, pour une surprise!

Ben ça pour une surprise!
Puis y'a une bataille avec des soldats qui veulent arrêter Orlando Bloom qui a tué un prêtre, Liam Neeson est blessé, peu de temps après il meurt, voilà c'est bon Liam, tu peux aller tourner dans d'autres bouses.
Orlando devenu baron s'embarque pour Jérusalem. Il survit à un naufrage (comment? Mystère et boule de poils. En plus c'est le seul survivant) et trouve un cheval vivant qui est coincé dans un filet (???) (rho ben ça tombe bien alors). Là il va dans le désert, il tombe sur deux cavaliers, il se fighte (ah oui, j'ai oublié de vous dire que Orlando "La Minette" Bloom, forgeron de son état, fighte à l'épée comme un dieu, après que son père Liam Neeson lui ait enseigné UNE garde (je ne mens pas)) et il gagne contre un des cavaliers. Bon, voilà, ça c'est fait. L'autre cavalier, qui est en kiff total, mène Orlando à Jérusalem (eh ouais! C'était tout près, en fait! C'EST TOUT DE MÊME BIEN PRATIQUE CES NAUFRAGES!)
Là, ils se séparent. Des types louches repèrent Orlando, le suivent, Orlando tire son épée, on se dit qu'il va y avoir baston, et en fait s'ensuit un dialogue surréaliste:
Un type louche: Salut, on dirait l'épée de Liam Neeson que tu portes là.
Orlando Bloom: Ah ouais?
Le même type louche: Je l'ai connu à Damas. Un grand type avec des yeux verts.
Orlando Bloom, dans ce qui va constituer sans doute sa réplique la plus intelligente de tout le film: Bleus.
Le type louche: Bienvenue, ô maître, suivez-nous.
...
WHAT THE FUCK???

Orlando Bloom: "Bleus."
Je vous passe le reste du film, c'est aussi débile que ce qui précède, juste j'aimerais revenir sur un "turning point" du scénario. Le roi de Jérusalem, qui a Orlando à la bonne, lui propose de commander ses armées, d'épouser sa magnifique soeur (qu'Orlando a tronchée) tout en évinçant son ennemi dangereux qui a juré la mort d'Orlando.
Et devinez ce qu'il fait? IL REFUSE! Pour une raison qui ne sera pas expliquée, juste qu'il a pas envie de vendre son âme ou une connerie du genre.
Résultat, l'ennemi devient roi, il déclenche une guerre contre les musulmans, des milliers de personnes meurent.
Alors, là, bravo. On pouvait pas plus absurde comme retournement de situation.
Vient ensuite la morale du film, en vrac: le fanatisme religieux c'est pas bien/les musulmans sont des êtres humains après tout/mais en fait leurs prières et les nôtres sont les mêmes/BON SANG! SI ÇA SE TROUVE ON A LE MÊME DIEU!/Musulmans du monde donnons nous la main et arrêtons d'envoyer des avions sur les Américains/on peut toujours trouver un compromis/vive la terre, vive la vie, vive le vent d'hiver.
Pour finir, un petit panorama moue/sourcils froncés d'Orlando Bloom:

Orlando Bloom, un acteur qu'il est suppairre!

-"Tu t'es encore foutu dedans, Ridley.
-Ouais, je sais. Mais t'as vu mes scènes de bataille en ralenti/accéléré? C'est ouf non?
-Non."