Ben donc, j'y suis allé ce soir, j'ai été super juste avec le timing (comme d'habitude ^^; ) à peine le temps de m'asseoir que les petits textes introductifs apparaissait à l'écran. Par contre, en allant à l'accueil, j'ai vu avec surprise que la projo était gratosse ^_^
Pour le film, en lui-même, malgré les avis plutôt négatifs, ou assez mitigé on va dire, j'ai bien aimé. Au niveau visuel, c'est sûr que c'aurait été une hérésie totale de voir ce film sur petit écran. C'est beau, c'est même sublime. Jusqu'à l'écoeurement. Chaque détail est ultra soigné, jusqu'à la moindre clochette accroché à la porte d'un magasin quelconque. C'est ultra chargé, ornementé de partout, imposant et sublime. Mais un peu d'épure et de sobriété n'aurait pas fait de mal ^^;
Au niveau de l'enquête policière, ça se laisse suivre, surtout si on est familier de l'univers de Ghost in the Shell et au rythme d'Oshii,Censure
d'ailleurs les principaux éléments du scénario qui servent d'histoire principale, viennent du manga de Shirow, pas de grande surprise de ce côté là. 
Donc si on est habitué à Shirow, on suit relativement bien le déroulement général de l'histoire, même si l'on est souvent perdu dans les détails. Censure
Comme dans cette scène où Togusa doit hacker un système de sécurité pour permettre à Batou de s'infiltrer sur un bateau. Le système en question enclenche toute une série de mesure et de contre-mesures qu'on ne comprend absolument pas dans le détail 
mais on comprend la cause et la conséquence finale de l'action. C'est un peu ça dans le film. Oshii est fidèle à son rythme contemplatif et se complait dans un jeu érudit de citations et de références en étant limite pédant. Un peu comme dans "le Pendule de Foucault" de Umberto Eco, il s'amuse à truffer les dialogues de citations savantes qui finalement peuvent être zappé sans trop de problèmes, ce petit jeu s'avérant vite lassant (j'imagine le casse-tête pour retrouver les citations en français ^^; ).
On a l'impression qu'Oshii creuse ses fascinations et certains thèmes déjà présent dans le premier opus de GITS (la création d'un cyborg, la plongée, manipulation de la réalité, etc.). Si le film a un rythme assez hypnotisant, on se demande où le réalisateur veut en venir, s'il n'est pas piégé dans sa propre logique, que lui seul peut comprendre. censure
Ce qui fait penser à la scène redondante où Togusa se fait hacker et devient prisonnier du "labyrinthe virtuel", est-ce que Oshii n'est pas prisonnier aussi de ce genre de labyrinthe et ne sait plus quel est le but de sa démarche? 
La narration de l'histoire en elle-même est maîtrisée : Quand Oshii veut faire avancer l'histoire, il la fait avancer et l'enquête est bien résolue à la fin, mais il ne s'y attarde pas, ça ne l'intéresse clairement pas du tout.
C'est d'ailleurs le principal rôle de Togusa, le plus humain de la section 9, que d'être celui qui fait avancer l'intrigue selon un schéma (pour caricaturer) : Batou pose une question, l'interrogé délire 5 min sur le sens de la vie, Togusa recadre le débat "Bon, si on faisait avancer l'histoire?". Durant ces petites pauses philosophiques, on voit très bien Oshii, s'asseoir, se fumer une petite clope et se dire : "Pourquoi je vis?" "Est-ce bien la réalité?" Dans ces conditions, on en revient vite au "je pense, donc je suis" cartésien.
censure
Un point frustrant reste l'intervention du Major, qui n'éclaire pas vraiment sur ce qu'elle est devenue, ses motivations, ce qu'elle fait...
Le personnage de Batou est bien celui au centre du film, plusieurs fois le spectateur voit à travers ses yeux cybernétiques, c'est son regard qui structure le film. D'ailleurs les scènes qui décrivent son quotidien avec son chien Gabriel sont des plus attachantes dans un film éthéré où l'on ne peut être sur de rien. Le caractère impulsif de Batou est aussi prétexte aux quelques scènes d'actions musclées du film.
Bref, un film à voir sur grand écran mais qui tourne un peu en rond dans le fond...
@+
Chron
[Edit]Pour les passages censurées mettre en surbrillance le texte.