Le Journal d'Anne Franck - le film 3D

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Kara
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Le Journal d'Anne Franck - le film 3D

Message par Kara »

Nombreuses furent les adaptations cinématographiques du célèbre journal d'Anne Franck. En voici une qui risque de faire couler pas mal d'encre en 2006.
En effet, Dear Anne est une production 3D italienne réalisé pour une fraction du budget d'une superproduction Hollywoodienne !

Le trailer (en HD) est disponible sur le site officiel :
www.dearannemovie.com

Les premières images intriguent et déjà sur le net, les débats fusent sur certains forums...
Image
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Tsuka
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Message par Tsuka »

Et pendant ce temps là, le film d'animation japonais d'Anne Franck continue de faire gagner des sous a "ses" producteurs-imposteurs européens ...

Kara
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Message par Kara »

Petite précision concernant le dessin animée :
Celui-ci est sorti en France dans une version emputée de 10 mn. Outre quelques images du générique du début, il manque également une scène entière et plutôt importante :il s'agit des adieux que se font tous les membres de la famille d'Anne Franck avant de monter dans les camions des soldats.
une scène particulièrement poignante...

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Projet 2501
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Message par Projet 2501 »

Tsuka a écrit :Et pendant ce temps là, le film d'animation japonais d'Anne Franck continue de faire gagner des sous a "ses" producteurs-imposteurs européens ...
j'ai pas bien compris cette histoire... ya un thread à ce sujet?

Sinon, j'ai regardé la bande-annonce de Dear Anne, c'est vrai que c'est super joli, les japonais ont de la concurrence.
J'ai noté qu'une voix off résumait l'holocoste, au début de la BA. C'est pour le publique américain, je crois, pas très au fait de ces évènements.
la bande-annonce de la liste de Schindler avait également une voix off, dans sa version américaine. Mais dans sa version européenne, il n'y a pas de voix off, juste les images et la musique, Spielberg était conscient que les européens n'ont pas besoin de résumé.
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Tsuka
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Message par Tsuka »

Projet 2501 a écrit :j'ai pas bien compris cette histoire... ya un thread à ce sujet?
Nope, il n'y a pas eu ici de thread ou discussion a ce sujet, mais voici un résumé de cette énorme fraude dont personne ne s'est pour l'instant soucié :

Pour rappel, cette version du Journal d'Anne Frank est à l'origine un film d'animation japonais réalisé en 1995 par Akinori Nagaoka chez Madhouse.

Le film a été projeté à Annecy en 1999, en version anglaise non sous-titrée.
Il a été officiellement présenté comme un long métrage européen, réalisé par Julian Y. Wolff.
C'etait une avant-première tout à fait officielle, organisée par le CICA.
Le film est ensuite sorti en salles en France, sous cette "forme".

Des journalistes spécialisés ont tout de suite vu la supercherie ... un d'entre eux particulièrement, Jean-Christophe Perrier, a beaucoup enquêté sur le sujet, et a essayé de publier un article sur cette affaire, en vain (Animeland, notamment, n'en a jamais voulu).

En attendant, les producteurs-malfaiteurs européens d'Anne Franck se sont fait de l'argent sur l'utilisation du film, souvent & encore projeté en festivals.

Rendez-vous sur ce site :
http://www.bacfilms.com/site/annefrank/sommaire.htm
On y lit "Un film d'animation de Julian Y. Wolff ... adapté du film Anne-No-Nikki de Akinori Nagaoka ..."
Le film était jusqu'a recemment distribué par Bac Films. Ces derniers disent ne plus avoir les droits, mais le site existe toujours.

Mieux encore comme illustration de cette appropriation douteuse, l'extrait de la fiche du film sur le très officiel site Unifrance :
http://www.unifrance.org/films/detail_f ... film=15962
http://www.unifrance.org/films/totalfic ... ommonUser=
Le Journal d'Anne Frank
Réalisé par : Julian Y. Wolff
Long métrage, Animation
Langue(s) de tournage : Français
Nationalité : Majoritaire français (FRANCE, GRANDE-BRETAGNE)
Sortie France : 23/02/2000
Durée : 90 mn
Etat d'avancement : Sorti

Producteur(s) : Stéphane Dykman
Société de production : Globe Trotter Network
Distributeur France : Bac Films
Vente à l'étranger : Globe Trotter Network
Voir également la fiche Allocine :
http://www.allocine.fr/film/fichefilm.html?cfilm=29773

Le film est bien sur également sorti en VHS et DVD en France.
J'ai la VHS, elle est pas chez moi, il faudra que je vérifie les credits ...
Quand au DVD, sur Amazon.fr, Akinori Nagaoka est crédité en réalisateur :
http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/B ... 69-0795620
Mais sur d'autres webstores, comme PriceMinister, c'est Julian Y. Wolff qui est crédité en réalisateur :
http://www.priceminister.com/referential/opinion/11595
Bref, toujours aussi douteux.

Concrètement, des européens sont intervenus sur le remontage du film (scènes coupées), et sur la musique.
Ils en ont profité pour se proclamer producteur, et surtout pour faire passer un obscur "Julian Y. Wolff " réalisateur, afin de toucher un max de pepettes. Bien sur, on n'oubliera pas la volonté de cacher l'origine japonaise de ce film ...

Merci à Jean-Christophe Perrier pour toutes ces infos, et pour m'avoir fait découvrir il y a quelques mois cette supercherie méconnue.
Modifié en dernier par Tsuka le mer. 14 déc. 2005, 14:12, modifié 1 fois.

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Projet 2501
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Message par Projet 2501 »

merci pour ces précisions. :kniko:

c'est dégueulasse... je dirais même que c'est pire que ce qu'a fait Haim Saban avec le sentai.
et pourquoi Animeland n'a pas voulu de l'article?
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Tsuka
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Message par Tsuka »

Projet 2501 a écrit :et pourquoi Animeland n'a pas voulu de l'article?
Je suis loin d'être bien placé pour répondre, je signalerai a Jean-Christophe que j'ai lancé une discussion ici, j'espere qu'il viendra.

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fik le roux
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Message par fik le roux »

Il me semble bien avoir lu quelques courts articles sur le sujet (genre News ou breves), je pensais que c'était dans animeland.

Sinon j'avais entendu que les "producteurs" français avouait avoir soustraiter au Japon, mais que le projet avait été initié par des Européens.
Bien evidemment tout ça, c'est Bullshit. J'ai entendu pas ma de rumeur mais qiu ne servaient que à justifier le comportement scandaleux des producteurs-malfaiteurs (comme les appelle si justement Tsuka).

C'est vrai que j'aimerai bien savoir la fin de cette histoire.
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Tsuka
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Message par Tsuka »

Jean-Christophe m'a répondu, il a tenu a rectifier que Animeland a bien publié un article de lui à l'époque, mais épuré sans son accord, pour virer toute allusion au problème (alors qu'il avait rédigé des choses a ce sujet).
Animeland a bien publié l'article mais Yvan West Laurence m'a demandé de supprimer tous les éléments susceptibles de générer la polémique. Ce que j'ai fait (à moitié) en réorientant mon article sur le sujet du film, mais au final, la personne jadis en charge de la correction/relecture des articles (Yvan ou quelqu'un d'autre, je
ne le saurais jamais!) à viré les éléments douteux et à même réinterprété mon texte.
Je te copie ci-dessous cet article (version envoyée à Animeland).
NB : j'avais été convaincu par Yvan de remodeler mon article dans l'attente des contacts que le journal avait pris avec le dit-producteur du film. Il n'y a jamais eu de suite à cette affaire.
Vous pouvez lire la version d'origine de l'article sur son site :

http://www.anima-studio.com/mediatheque ... franck.htm

Ou directement ci-dessous avec commentaires de Jean-Christophe sur les changements opérés par Animeland sur l'article.
Copie de l'article tel qu'il aurait dû être publié dans Animeland ( février 2000 - n°58 ), tel qu'il est lisible sur mon site (rubrique "Médiathèque" > "Archives" / "AL")
Au final, le sous-titre, l'introduction et bon nombre de passages ont été censurées, voire carrément réécrits.
Je précise que ces "modifications" ont été opérées sans mon accord, et sans m'en avoir averti. Je les ai découvertes à réception du numéro d'Animeland.

Je reproduis, sous l'intro originale, la version censurée d'Animeland, afin de pouvoir apprécier le niveau de la manoeuvre.
Avertissement de l'auteur.
(publié sur son site)

Lors de la publication de cet article, une polémique, totalement insignifiante aux yeux du grand public et des médias, risquait de nuire à l'éventuel succès commercial du film La Journal d'Anne Franck. La rédaction d'Animeland prit donc la décision de taire toute mention à la véritable imposture qui se jouait pourtant sur cet oeuvre (et modifia, de son propre chef, l'introduction de cet article).
Le temps s'est écoulé depuis. Le film n'a obtenu qu'un accueil discret sur le territoire européen et la polémique n'a apparemment plus lieu d'être.
Il semble pourtant important de rappeler la teneur du méfait évoqué, au plus, pour éviter que cela ne se reproduise impunément.
Le journal d'Anne Franck a été présenté aux médias comme une production européenne, réalisé par une cinéaste européen, avec des fonds européens.
En apparence, tout laissait penser, au contraire, que l'origine de ce dessin animé ne pouvait être autre que japonaise.
Après vérification (visionnage du long métrage de Nippon Animation -1995) aucun doute ne pouvait persister. La pratique du détournement d'oeuvres originales est donc tout à fait tolérée sur notre continent pourtant si attaché au droit moral associé à toutes formes de création. Quelle leçon!
Le Journal d'Anne Franck
Imposture Européenne
(sous-titre supprimé à la publication)

. Anne no nikki de Akinori Nagaoka (1995)
Producteur : Madhouse
Scénario : Hachio Konno et Roger Parbes
Musiques : Mickael Nyman

Voilà un dessin animé qui devrait provoquer quelques remous dans les eaux calmes du cinéma d'animation occidental - à moins bien sûr que personne ne fasse état de la belle supercherie que son exploitation européenne constitue. Toutefois on oubliera, dans les lignes qui suivent, l'habile mascarade, destinée à occulter l'origine véritable de ce long métrage magnifique, pour n'en garder que l'essentiel : le message.
(Introduction censurée par Animeland)

"Voilà un dessin animé qui devrait provoquer quelques remous dans les eaux calmes du cinéma d'animation occidental. Le Journal d'Anne Franck est le témoignage d'une jeune fille juive d'Amsterdam. Elle commence à écrire en juin 1942, peu avant qu'elle et sa famille soit dénoncées et placées dans une prison volontaire, l'Annexe."
(version modifiée de l'intro)

C'est l'histoire d'une fillette qui a eu le malheur de vivre à une époque où l'humanité a cessé d'occuper la tête et le corps d'une majorité d'allemands (et de français aussi). C'était hier - certains osent le nier - des millions de juifs, adultes, enfants et vieillards, furent conduits en masse vers des camps de concentration.
Cinq à six millions y ont été exterminés.
Un petit nombre a fui l'Europe; d'autres, moins chanceux se sont cachés tant bien que mal, durant plusieurs années, rongés par la frayeur permanente d'être trahis par le monde extérieur, ou par eux-mêmes, avant d'être finalement dénoncés, puis arrètés. Otto Frank, sa femme et ses deux filles, sont de ceux-là. En juillet 1942, ils pénètrent dans une prison volontaire, l'Annexe, qu'ils ne quitteront qu'après deux années de cohabitation improbable avec une autre famille en sursis, les Van Pels, partageant avec eux l'intimité et la peur.
"J'espère pouvoir tout te confier comme je n'ai encore pu le faire à personne; j'espère aussi que tu seras pour moi un grand soutien" écrit Anne Frank en préface du journal qu'elle reçoit pour son anniversaire, le 12 juin 1942. Commence alors une relation étroite entre la jeune fille et son unique échappatoire au confinement quotidien, devenue avec le temps, un témoignage unique de l'enfance sacrifiée au profit de l'imbécillité et de la violence.
(toute cette première partie a été amputée à la publication)
Le sujet est grave et rend remarquable la part de risque de cette adaptation animée. Cet argument pourrait à lui seul justifier que l'on prête attention au premier long métrage "signé" par Julian Wolf, tant les enjeux et les contraintes imposés par ce symbole littéraire sont nombreux, pour des raisons aisément compréhensibles. Cependant bien d'autres qualités tant narratives que techniques font du Journal d'Anne Frank, un film à placer parmi les exceptions du genre.
D'abord, il est important de savoir que l'héritage moral laissé involontairement par Anne Frank, est géré par la Fondation qui porte son nom, organisme à desseins humanitaires situé en Suisse, qui détient les droits d'utilisation de l'oeuvre littéraire. Ceci sous-entend qu'on ne fait pas n'importe quoi avec l'icône historique et culturelle, sans l'aval de la prestigieuse organisation, qui ne délivre sa bénédiction qu'à des fins officiellement pédagogiques;d'autant que son président, Buddy Elias, est un des derniers parents directs d'Anne Frank.
Parmi les rares projets à faire commerce du Journal, une pièce de théâtre est jouée régulièrement à Broadway depuis les années 50, et une médiocre descendance hollywoodienne dirigée par le non moins insipide Georges Stevens, en 1958, ont aposé des images sur les terribles mots d'Anne Frank.
Ce sont les japonais de Nippon Animation qui les premiers obtiennent en 1978 l'autorisation de transposer, pour la télévision, la plus fidèle version du livre. Madhouse, autre compagnie incontournable au pays du dessin animé, propose une luxueuse version cinématographique en 1995.

Il faut attendre le lancement en 1998 d'une co-production "franco-irlando-anglo-néerlandaise" pour assister deux années plus tard à l'arrivée du film dans les salles françaises.
Et une fois de plus, là où le cinéma de prises de vues réelles et le théâtre ont échoué en ayant voulu trop aseptiser une oeuvre qui ne peut être prise à la légère, un film d'animation pourrait s'acquitter de la tâche périlleuse d'enseigner au public contemporain l'entretien de sa mémoire collective .pourvu qu'on lui pardonne de dédramatiser un peu pour toucher le plus grand nombre.
(ce dernier paragraphe a été "remodelé" à la publication)

Chère Kitty

Donner une continuité filmique à un récit quotidien posé spontanément sur les pages d'un journal, tel est probablement le principal défi relevé par Daniel Holender, adaptateur et dialoguiste de la version européenne, attaché à rester au plus proche de l'esprit d'Anne Frank. L'authenticité de la jeune fille, son caractère tout aussi impertinent que sensible, devaient impérativement baigner tout le film et alimenter sa déchirante conclusion. Un point central très fort au milieu d'une trame dramatique déjà connue du public rendait donc la scénarisation de l'oeuvre écrite assez incertaine. Face à ces obstacles de taille, force est de constater que le résultat mérite le coup de chapeau. Sans tomber dans le mélodrame facile, ni dans une narration politisant les propos d'Anne Frank, c'est avec, comme unique ligne de conduite, l'opposition entre la simplicité de cette famille et l'inéluctable (et terrible) cheminement de l'Histoire, que le scénario parvient à amener le spectateur au sommet d'une émotion intense. Aidé cependant par des raccourcis visuels d'une grande habileté, le film devient un outil éducatif parfait, un pamphlet implacable, et surtout, une oeuvre accessible à tous.
On l'aura compris, le passage maîtrisé du monologue autobiographique au dialogue témoigne d'un sérieux travail d'écriture et de mise en scène qui nous épargne " l'accomplissement romancé du destin d'Anne Frank", (ou pire encore) le détournement de toute la beauté naïve de son oeuvre.
Cependant, les auteurs ne pouvaient ignorer la dramaturgie - fiction oblige.
Aussi, certaines séquences parviennent à un niveau de tension assez peu courant dans un dessin animé grâce à l'ajout d'effets sonores subtiles, comme les bruitages savament dosés afin d'amplifier ou de diminuer les appréhensions du monde extérieur , ou les propos en voix-off, soulignant le côté introspectif des confessions de la jeune fille. Ces réflexions reprenant d'ailleurs à la lettre le textes du journal, relèvent judicieusement la transformation de l'enfant en adolescente plus consciente du danger qui la menace. Paradoxallement, c'est le rythme lancinant du film qui accroît le sentiment de peur permanent des locataires de l'Annexe; en cela, le but du récit est déjà atteint.

Le temps suspendu

Ce qui surprend véritablement au spectacle de ce dessin animé aux allures de classique, c'est le formidable soin accordé à la lumière par l'excellente équipe de décorateurs du film. Non contents de flirter avec l'hyperréalisme, parti pris par la production pour planter l'environnement du récit (on imaginait mal la caricature!), ces derniers ont su magistralement servir les changements d'ambiance permanents qui construisent l'atmosphère oppressante du film, à mesure que le temps s'écoule vers son apogée tragique.
Beaucoup de plans fixes, bercés par une musique envoutante (dirigée par la pianiste Carine Gutlerner) transmettent parfaitement la multitude de sentiments qui traversent, en désordre, les protagonistes du film, pendant leurs deux années d'isolement. L'ennui de la captivité, la nervosité provoquée par l'absence d'intimité, le renforcement des liens familiaux, l'indépendance juvénile, l'amour, les petites joies et les petites peines du quotidien, la précarité de la clandestinité, la souffrance de l'injustice, l'angoisse du moindre bruit, rendent inévitablement crédible le jeu de ces acteurs constitués de peinture et d'encre.
L'animation, d'une fluidité et d'une sobriété exemplaire, mérite largement ses magnifiques arrière-plans. Parfois, elle s'efface, devant de longs travellings somptueux, à la mesure du temps qui passe dans l'Amsterdam pollué par le nazisme. Les personnages se meuvent agréablement, sans expressivité extravagante dans l'espace qui semble se reserrer sur eux. La lumière de plus en plus fade, la musique de plus en plus tendue, forcent cette impression de claustrophobie qui mènera à l'explosion fatale. Tout concorde pour provoquer fidèlement les nouds au ventre qui tenaillent tout lecteur du Journal d'Anne Frank, passé son épilogue.
Le sujet grave et le traitement soigneux de ce dessin animé obligent la comparaison avec un autre long métrage japonais sur la cruauté de la guerre subie par des enfants. Laissons aux plus perspicaces d'entre vous l'exercice de relever les rapports avec Le Tombeau des Lucioles d'Isao Takahata. Une chose est sûre, les deux films démontrent de manière radicale que le dessin animé est le média idéal pour diffuser les terribles messages de la guerre et de ses victimes. Lorsqu'il est écrit avec intelligence et réalisé avec sensibilité, il surpasse de loin l'impact restreint des vues réelles, soigneusement cachées du regard des enfants. Nul doute que ce film touchera un public assez vaste pour servir une cause qu'il ne sera jamais vain de défendre.
Le Journal d'Anne Frank méritait aisément un tel hommage. Un grand bravo à ses auteurs,.quelle que soit leur origine.
(cette dernière phrase a été supprimée dans la version publiée)

JC P. 2000

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Message par Captain Jack »

Jean-Christophe m'a répondu, il a tenu a rectifier que Animeland a bien publié un article de lui à l'époque, mais épuré sans son accord, pour virer toute allusion au problème (alors qu'il avait rédigé des choses a ce sujet).
N'y aurait-il pas eu dans un numéro suivant une note à ce sujet et revenant sur les allusions de Jean-Christophe plus explicitement. Peut-être sur la fiche du film s'il y en a eu. Je dis ça car de mémoire, je me souviens avoir appris cela par l'intermédiaire d'Animeland, n'ayant pas Internet à l'époque.

En tout cas, reprendre un texte sans en avertir son auteur, c'est pas du tout cool.

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Message par TRANTKAT »

C'est la vision moderne de ce qu'on appelle la Liberté de la Presse. Héhé!

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Message par fik le roux »

> supprimé à la publication, Introduction censurée par Animeland, version modifiée de l'intro, toute cette première partie a été amputée à la publication, ...
TRANTKAT a écrit :C'est la vision moderne de ce qu'on appelle la Liberté de la Presse. Héhé!
Ouais. :kboude:

En tout cas merci Tsuka et Jean Christophe Perrier pour nous avoir éclairer sur cette affaire.
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Tsuka
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Message par Tsuka »

Captain Jack a écrit :N'y aurait-il pas eu dans un numéro suivant une note à ce sujet et revenant sur les allusions de Jean-Christophe plus explicitement. Peut-être sur la fiche du film s'il y en a eu. Je dis ça car de mémoire, je me souviens avoir appris cela par l'intermédiaire d'Animeland, n'ayant pas Internet à l'époque.
Je ne sais pas, je vais lui demander.
(ce serait sympa si AL y a fait mention - même furtivement - par la suite ... après, les journalistes concernés ne sont pas toujours mis au courant, donc ...)

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Cyoran
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Message par Cyoran »

Sans vouloir prendre parti pour Animeland et ses responsables, il faut tout de même reconnaître qu'ils savent de quoi ils parlent depuis qu'ils sont devenus leur principal sujet.

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Projet 2501
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Message par Projet 2501 »

ça c'est Animeland.com, pas Animeland le magazine.
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