MURATA Kôichi, président et fondateur du studio de sous-traitance animée Ô Production, qui avait été évoqué brièvement en ces lieux dans ce fil, est décédé hier mardi 7 novembre, à l'âge de 67 ans.
Il avait ses débuts dans le dessin animé dans les années 1960, et participé à plusieurs studios de sous-traitance, travaillant notamment à des titres du studio d'animation de Tôei, avant de fonder en 1970, avec trois de ses collègues (les animateurs SHIOYAMA Norio, YONEYAMA Kôshin et KOMATSUBARA Kazuo), le petit studio de sous-traitance Ô Production, dont il prit la tête par la suite, et jusqu'à sa mort. La nouvelle a été annoncée aujourd'hui sur le site du studio, et celui d'Anidô.

Son nom ne dira sans pas grand-chose à la plupart des lecteurs de ce forum. Animateur émérite, il aura travaillé à un nombre considérable de séries, parmi lesquelles on retiendra tout particulièrement celles produites au studio A Production au début des années 1970 (Lupin III, Akadô Suzunosuke, mais aussi les moyens métrages de Panda Kopanda...) puis, après Heidi où il fut également animateur-clé, celles produites à partir de 1975 par Nippon Animation, et entre autres dans la collection de séries des "OEuvres classiques du Monde entier" (Marco, Bouba, Conan le fils du futur...), et dont il fut l'un des principaux animateurs-clés sous-traitants, à la tête d'une petite équipe d'Ô Production.
C'est lui aussi qui, dans la foulée de Heidi, initia le projet en auto-production de Gauche le violoncelliste, et fit partie de ceux qui convainquirent TAKAHATA Isao d'en assurer la réalisation. Le film, produit en interne et grâce au soutien de l'ensemble du studio, reste aujourd'hui un classique de premier plan dans l'histoire du dessin animé japonais.
MURATA ne s'arrêta pas là. Il produisit encore plusieurs projets indépendants, un long métrage et plusieurs courts, malgré les difficultés économiques implacables de ce milieu, et les conditions de travail inimaginables auxquelles sont confrontés les animateurs et intervallistes sous-traitants (pour exemple, en sous-traitance, le dessin d'intervalle, dans le tout-venant de la production télévisée, se paie ainsi au dessin, au tarif d'une centaine de yens (soit environ 0,70 euros) l'unité).

D'une fidélité et d'une simplicité aussi éclatantes que celles de son collègue et ami KOMATSUBARA Kazuo, et dont peuvent témoigner tous ceux qui l'auront connu, il aura passé sa vie d'animateur toute entière à tenir à bout de bras cette petite structure, qui vit éclore des talents aussi importants que TOMONAGA Kazuhide, TANNAI Tsukasa, KANADA Yoshinori, YAMAUCHI Shôjurô, SAIDA Toshitsugu ou KÔSAKA Kitarô...