Miko : Nous sommes avec l’équipe de
« Sav the world » auteur de la future série de
« Molly star racer », dont on peut découvrir
le pilote sur le festival ou sur le net , comme sur le site www.pocketmovies.net
ou directement sur le site de www.savtheworld.com . Je vais laisser
Tsuka continuer l’interview.
Tsuka : Bonjour Thomas Romain, bonjour Stan, vous
êtes créateurs au studio « Sav the world »
, pourriez vous vous présenter pour nos auditeurs ?
Thomas Romain : Bonjour je m’appelle Thomas.
Sur Molly je suis dessinateur des personnages, je suis aussi réalisateur
de l’épisode pilote, et directeur artistique ... différents
projets et différents postes mais étant très
peu nombreux dans l’équipe on met un peu la main à
la pâte dans tous les domaines.
Stanislas Brunet : Bonjour je suis Stanislas Brunet,
je suis dessinateur de tout ce qui concerne les méchas, la
mécanique et comme Molly est une série avec des courses
de vaisseaux y a beaucoup de travail donc j’ai une bonne partie
du boulot à charge. Je participe aussi aux décors
et comme disait Thomas on est une petite équipe, donc quand
on a du boulot on met tous la main à la pâte.
T : Comment avez-vous monté votre studio,
comment l’avez-vous créé, comment avez-vous
fait vos projets et est ce que cela a été difficile
de les faire aboutir ?
TR : Je vais prendre la parole puisque je fais
parti du studio depuis ses origines. Stan l’a rejoint depuis
seulement une année maintenant, le studio a été
monté il y a à peu près 4 ans donc le fondateur
a un peu plus de bouteille que nous, il a fait des écoles
de cinéma, il a travaillé pendant quelques années
dans le dessin animé en tant que scénariste, c’est
plutôt un littéraire. Il assume la tâche de concepteur
du projet du coté littéraire et il s’occupe
aussi de la production.
Comme le studio a été créé il y a 4
ans ça a été très progressif, il était
tout seul, il avait seulement accès à différents
collaborateurs qui venaient l’aider de temps en temps, donc
il commençait à développer des projets comme
ça, et petit à petit mon implication dans le studio
a été de plus en plus forte. Maintenant je suis a
temps plein depuis 2 ans dans la boite, et Stan maintenant, depuis
plus de 6 mois.
Je pourrais parler du studio pendant des heures…
T : Comment voulez-vous vous imposer, vous démarquer
par rapport à ce que l’on voit actuellement à
la télé ?
TR : Une grosse différence entre nous et
une grosse partie des autres studios c’est qu’on est
tous passionnés par le dessin animé ... et ce qu’il
faut savoir c’est que parmi les producteurs d’animation,
un grand nombre, pas tous mais un grand nombre, sont de purs commerciaux
et ils font du dessin animé comme si ils vendaient des chaussures,
ils n’ont pas du tout de vision artistique sur leurs projets,
et c’est dommage.
Nous on fait du dessin aimé parce qu’on adore ça.
T : Des noms ?
TR : Ben tu prends un catalogue et des noms t’en
a pleins. Je préfère plutôt donner les noms
des gens qui sont passionnés, on ne les connais pas tous
mais y en a quelques uns. De toute façon tu le vois assez
rapidement, dès qu’il y a une volonté que ce
soit intéressant tu le ressens. Bon parfois aussi il y a
des auteurs qui ont pas le choix, ils sont sous l’emprise
d’un producteur et à ce moment là c’est
pas le talent qui leur manque, mais c’est plutôt la
liberté de manœuvre.
C’est ça notre différence, on a très
peu de moyens mais on compense par beaucoup de motivation et de
temps passé. On passe peut être beaucoup plus de temps
à développer des projets donc on arrive peut être
a des choses un peu plus subtiles, un peu plus abouties que les
autres, je dirais que c’est vraiment ça notre force,
la passion du dessin animé.
T : Comment avez-vous réussi à imposer
le projet « Molly star racer » au producteur, est ce
que ça a été long et est ce que vous avez dû
faire beaucoup de concessions ?
TR : Alors la première chose c’est
qu’on a pas eu à imposer Molly au producteur parce
que tout l’enjeu de la société, et c’est
pour ça qu’on a du mal, c’est qu’on a pas
besoin d’un producteur vu que c’est nous les producteurs,
on est pas un groupement de créatifs qui vont développer
et vendre dans un studio de production, on a fait justement notre
studio de production pour avoir toute la marge de manœuvre
pour créer, c'est-à-dire que dans le dessin animé
t’as l’auteur qui créé un projet, l’auteur
va voir un producteur, et c’est le producteur qui va essayer
de lever des fond et vendre le produit de l’auteurs aux chaînes,
aux diffuseurs.
Comme nous sommes nous même producteur on fait sauter cette
étape et on entre directement en contact avec les chaînes,
et par les chaînes on peut atteindre le public.
Molly ça pourrait marcher, ça plaît aux gens
et tout mais il faut convaincre les chaînes de ça ...
ce qui n’est pas évident car il y a un parti pris sur
l’animation japonaise qui est très fort, ça
aurait pu faire grincer des dents il y a quelques années,
ça en fait encore grincer quelques unes mais ça va,
ça se passe encore assez bien. On est assez surpris de voir
que ça marche, les chaînes voient l’impact que
ça a comme potentiel, et elles n’ont pas envie de tout
casser avec trop de commentaires.
T : Il faut remercier la vague « Pokemon
» alors ?
TR : Ben je sais pas trop en fait, je sais pas
trop à quoi c’est dû mais petit à petit
les gens connaissent mieux, y a un espèce de retour, y a
aussi des acquis avec « Chihiro » qui a bien marché,
y a « Sakura » qui est bien, ils recommencent à
passer des choses japonaise à la télé, on a
des choix qui sont pas mal, ça plaît aux gens et les
chaînes diffusent pour que les gens regardent.
SB : je crois aussi que c’est une génération
de gens qui ont été nourris aux dessins animés
japonais pendant toute une période de leur enfance qui maintenant
ont l’âge d’imposer des choses et peut être
que ces gens là ont un pouvoir décisionnaire pour
faire apparaître des productions japonaises ou à tendance
japonaise.
M : la génération « Albator
» ?
TR : Oui tout à fait.
M : Vous en faites partie en fait ?
TR : ben oui par la force des choses, dans cette
tranche d’âge là, oui. C’est vrai qu’on
a passé beaucoup de temps devant la télé et
on est un peu surpris de s’apercevoir qu’on a regardé
à peu près tout ce qui était sortit en France
à cette époque dans le domaine de l’animation
japonaise.
M : D’après vous comment va évoluer
la génération « Pokemon », est ce que
la génération « Albator » aura un pouvoir
sur cette génération « Pokemon » ?
TR : Moi j’ai l’impression qu’il
y a eu différents types d’impacts, la génération
« Pokemon » est plus une génération de
jeux vidéos puisque à la base, c’est un dessin
animé dérivé d’un jeu vidéo et
j’ai vraiment l’impression que la télé
attire beaucoup moins les enfants maintenant, et ça se comprend
quand on voit l’état de la production qui est diffusée
en ce moment.
SB : C’est encore différent entre
les jeunes je pense, ils jouent vachement plus aux jeux, y a plus
de choses intéressantes dans le jeu, je joue aussi énormément
et à la télé y a franchement pas grand-chose.
A notre époque le jeu n’existait pas encore, ou très
peu, et il y avait beaucoup de choses à la télé
... les jeunes maintenant ont plus la même image du dessin
animé, à part les passionnés comme nous, les
gens qu’on voit dans ces conventions là, les gens qui
connaissent un peu les choses qui se passent au Japon, parce qu’en
France on voit très peu ce genre de trucs, et c’est
pas encore gagné parce que certaines chaînes ont toujours
des a priori très négatifs vis-à-vis de l’animation
japonaise,du style d’animation. On en a eu l’expérience
y a pas très longtemps avec un rendez vous en Allemagne ou
pas exemple ils détestent « Crayon Shin-Chan »
ils trouvent que c’est super mal animé alors que c’est
génial. C’est donc pas gagné.
M : Merci au studio « Sav the world »
pour sa participation a cette interview, et donc bonne continuation
à vous.
TR : Merci
SB : Merci beaucoup.