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Interview de Sav! The World - Part 2
Japan Expo 2002 - Catsuka / Radio Mon Païs


Interview Sav! The World - Part 2
Thomas Romain & Stanislas Brunet
 

Miko : Nous sommes avec l’équipe de « Sav the world » auteur de la future série de « Molly star racer », dont on peut découvrir le pilote sur le festival ou sur le net , comme sur le site www.pocketmovies.net ou directement sur le site de www.savtheworld.com . Je vais laisser Tsuka continuer l’interview.

Tsuka : Bonjour Thomas Romain, bonjour Stan, vous êtes créateurs au studio « Sav the world » , pourriez vous vous présenter pour nos auditeurs ?

Thomas Romain : Bonjour je m’appelle Thomas. Sur Molly je suis dessinateur des personnages, je suis aussi réalisateur de l’épisode pilote, et directeur artistique ... différents projets et différents postes mais étant très peu nombreux dans l’équipe on met un peu la main à la pâte dans tous les domaines.

Stanislas Brunet : Bonjour je suis Stanislas Brunet, je suis dessinateur de tout ce qui concerne les méchas, la mécanique et comme Molly est une série avec des courses de vaisseaux y a beaucoup de travail donc j’ai une bonne partie du boulot à charge. Je participe aussi aux décors et comme disait Thomas on est une petite équipe, donc quand on a du boulot on met tous la main à la pâte.

T : Comment avez-vous monté votre studio, comment l’avez-vous créé, comment avez-vous fait vos projets et est ce que cela a été difficile de les faire aboutir ?

TR : Je vais prendre la parole puisque je fais parti du studio depuis ses origines. Stan l’a rejoint depuis seulement une année maintenant, le studio a été monté il y a à peu près 4 ans donc le fondateur a un peu plus de bouteille que nous, il a fait des écoles de cinéma, il a travaillé pendant quelques années dans le dessin animé en tant que scénariste, c’est plutôt un littéraire. Il assume la tâche de concepteur du projet du coté littéraire et il s’occupe aussi de la production.

Comme le studio a été créé il y a 4 ans ça a été très progressif, il était tout seul, il avait seulement accès à différents collaborateurs qui venaient l’aider de temps en temps, donc il commençait à développer des projets comme ça, et petit à petit mon implication dans le studio a été de plus en plus forte. Maintenant je suis a temps plein depuis 2 ans dans la boite, et Stan maintenant, depuis plus de 6 mois.

Je pourrais parler du studio pendant des heures…

T : Comment voulez-vous vous imposer, vous démarquer par rapport à ce que l’on voit actuellement à la télé ?

TR : Une grosse différence entre nous et une grosse partie des autres studios c’est qu’on est tous passionnés par le dessin animé ... et ce qu’il faut savoir c’est que parmi les producteurs d’animation, un grand nombre, pas tous mais un grand nombre, sont de purs commerciaux et ils font du dessin animé comme si ils vendaient des chaussures, ils n’ont pas du tout de vision artistique sur leurs projets, et c’est dommage.

Nous on fait du dessin aimé parce qu’on adore ça.

T : Des noms ?

TR : Ben tu prends un catalogue et des noms t’en a pleins. Je préfère plutôt donner les noms des gens qui sont passionnés, on ne les connais pas tous mais y en a quelques uns. De toute façon tu le vois assez rapidement, dès qu’il y a une volonté que ce soit intéressant tu le ressens. Bon parfois aussi il y a des auteurs qui ont pas le choix, ils sont sous l’emprise d’un producteur et à ce moment là c’est pas le talent qui leur manque, mais c’est plutôt la liberté de manœuvre.

C’est ça notre différence, on a très peu de moyens mais on compense par beaucoup de motivation et de temps passé. On passe peut être beaucoup plus de temps à développer des projets donc on arrive peut être a des choses un peu plus subtiles, un peu plus abouties que les autres, je dirais que c’est vraiment ça notre force, la passion du dessin animé.

T : Comment avez-vous réussi à imposer le projet « Molly star racer » au producteur, est ce que ça a été long et est ce que vous avez dû faire beaucoup de concessions ?

TR : Alors la première chose c’est qu’on a pas eu à imposer Molly au producteur parce que tout l’enjeu de la société, et c’est pour ça qu’on a du mal, c’est qu’on a pas besoin d’un producteur vu que c’est nous les producteurs, on est pas un groupement de créatifs qui vont développer et vendre dans un studio de production, on a fait justement notre studio de production pour avoir toute la marge de manœuvre pour créer, c'est-à-dire que dans le dessin animé t’as l’auteur qui créé un projet, l’auteur va voir un producteur, et c’est le producteur qui va essayer de lever des fond et vendre le produit de l’auteurs aux chaînes, aux diffuseurs.

Comme nous sommes nous même producteur on fait sauter cette étape et on entre directement en contact avec les chaînes, et par les chaînes on peut atteindre le public.

Molly ça pourrait marcher, ça plaît aux gens et tout mais il faut convaincre les chaînes de ça ... ce qui n’est pas évident car il y a un parti pris sur l’animation japonaise qui est très fort, ça aurait pu faire grincer des dents il y a quelques années, ça en fait encore grincer quelques unes mais ça va, ça se passe encore assez bien. On est assez surpris de voir que ça marche, les chaînes voient l’impact que ça a comme potentiel, et elles n’ont pas envie de tout casser avec trop de commentaires.

T : Il faut remercier la vague « Pokemon » alors ?

TR : Ben je sais pas trop en fait, je sais pas trop à quoi c’est dû mais petit à petit les gens connaissent mieux, y a un espèce de retour, y a aussi des acquis avec « Chihiro » qui a bien marché, y a « Sakura » qui est bien, ils recommencent à passer des choses japonaise à la télé, on a des choix qui sont pas mal, ça plaît aux gens et les chaînes diffusent pour que les gens regardent.

SB : je crois aussi que c’est une génération de gens qui ont été nourris aux dessins animés japonais pendant toute une période de leur enfance qui maintenant ont l’âge d’imposer des choses et peut être que ces gens là ont un pouvoir décisionnaire pour faire apparaître des productions japonaises ou à tendance japonaise.

M : la génération « Albator » ?

TR : Oui tout à fait.

M : Vous en faites partie en fait ?

TR : ben oui par la force des choses, dans cette tranche d’âge là, oui. C’est vrai qu’on a passé beaucoup de temps devant la télé et on est un peu surpris de s’apercevoir qu’on a regardé à peu près tout ce qui était sortit en France à cette époque dans le domaine de l’animation japonaise.

M : D’après vous comment va évoluer la génération « Pokemon », est ce que la génération « Albator » aura un pouvoir sur cette génération « Pokemon » ?

TR : Moi j’ai l’impression qu’il y a eu différents types d’impacts, la génération « Pokemon » est plus une génération de jeux vidéos puisque à la base, c’est un dessin animé dérivé d’un jeu vidéo et j’ai vraiment l’impression que la télé attire beaucoup moins les enfants maintenant, et ça se comprend quand on voit l’état de la production qui est diffusée en ce moment.

SB : C’est encore différent entre les jeunes je pense, ils jouent vachement plus aux jeux, y a plus de choses intéressantes dans le jeu, je joue aussi énormément et à la télé y a franchement pas grand-chose.

A notre époque le jeu n’existait pas encore, ou très peu, et il y avait beaucoup de choses à la télé ... les jeunes maintenant ont plus la même image du dessin animé, à part les passionnés comme nous, les gens qu’on voit dans ces conventions là, les gens qui connaissent un peu les choses qui se passent au Japon, parce qu’en France on voit très peu ce genre de trucs, et c’est pas encore gagné parce que certaines chaînes ont toujours des a priori très négatifs vis-à-vis de l’animation japonaise,du style d’animation. On en a eu l’expérience y a pas très longtemps avec un rendez vous en Allemagne ou pas exemple ils détestent « Crayon Shin-Chan » ils trouvent que c’est super mal animé alors que c’est génial. C’est donc pas gagné.

M : Merci au studio « Sav the world » pour sa participation a cette interview, et donc bonne continuation à vous.

TR : Merci

SB : Merci beaucoup.