Tel était le slogan de Nolife, chaîne de télévision thématique française axée sur la culture geek et la musique japonaise, se définissant aussi comme « la chaîne des nouvelles cultures ». Fondée par Sébastien Ruchet et Alex Pilot, Nolife aura existé pendant presque 11 ans, de 2007 à 2018.

L'aventure de ce qui était sans doute la seule "chaîne libre" de France a pris fin le 8 avril 2018, faute de financements (Nolife était gratuit, et ne vivait que grâce à la pub et aux abonnement à Noco, son service de replay intemporel en ligne).

Je suis très fier d'avoir participé à une chaîne unique au monde, qui n'a jamais transigé avec son indépendance et sa singularité.

Car Nolife n'a jamais cherché à produire des programmes commerciaux et séduisants pour les annonceurs. Ils ont même commencé sans avoir leur audimat (Médiamétrie) pendant plusieurs années, ce qui relevait déjà de l'improbable.

J'ai passé une décennie formidable à travailler avec Alex Pilot, Sébastien Ruchet et toutes leurs équipes. Grâce à eux, l'émission Catsuka a pu exister pendant plus de 8 ans, j'y ai diffusé plus de 500 court-métrages, clips, pilotes, et autres interviews d'artistes très divers.
La liberté, l'ouverture et la confiance qu'ils m'ont accordé n'ont pas de prix. Et ça vaut aussi pour tous les autres programmes de la chaîne, qui s'intéressaient souvent à des sujets *de niche* au regard des *tendances* télévisuelles.



C'est d'ailleurs sur le forum de Catsuka qu'Alex avait annoncé en détail le projet de Nolife juste avant son lancement. J'étais vraiment super excité par le concept à l'époque, et encore aujourd'hui je mesure à quel point cette chaîne est unique au monde.

On s'était habitué aux programmes et Nolife, on trouvait ça normal, mais c'est avec sa disparition qu'on réalisera vraiment ce que proposait Nolife, et que le manque se fera à jamais sentir.

Nolife était la seule oasis télévisuelle pour tous les amoureux de divertissements et de culture japonaise, du jeu vidéo à la J-Music en passant par les anime/manga, mais pas que. Le cinéma, la BD, les comics, les jeux de société, la littérature fantasy ... impossible de citer tous les genres d'entertainement et de pop-culture qui ont eu droit à des émissions sur la chaîne.
Nolife a pu vivre en grande partie grâce aux abonnements des téléspectateurs à Noco, une sorte de service de replay intemporel permettant de revoir tous les programmes de la chaîne. Beaucoup s'abonnaient simplement pour soutenir, ce qui équivaut finalement à une sorte de crowdfunding avant l'heure, et sur la durée. Il s'agit là encore d'un cas unique de chaîne (et sa douzaine d'employés à temps plein sur la fin) qui a pu continuer grâce au soutien financier de ses téléspectateurs, qui étaient tout sauf passifs devant leur poste.

Merci à tous ceux qui ont suivi cette aventure, aux auteurs qui m'ont permis et diffuser leurs films, et aussi tous les animateurs qui ont réalisé les génériques et habillages des émissions Catsuka (qui resteront en ligne sur mon site).

Longue vie à la passion et à la curiosité.

(texte repris de la news Catsuka du 04/04/2018)