Tom a écrit :Cyoran parle je pense d’une démarche qui s’arrête dès lors qu’elle abouti à l’acceptation d’un publique.
Très exactement, merci. En substance, mon intervention déplore un manque d'eccéité grandissant.
Tom a écrit :Ceci implique aussi le plaisir, sans l’ombre d’un doute, mais bcp s’arrêtent à cette image.
Les auteurs en quête de considération mettent sans cesse en avant la sincérité de leur passion pour le dessin. On les verrait mal vanter les qualités encourageantes de l'argent et de la notoriété. Apprécier ce que l'on confectionne est naturel et par-là même implicite, il est inutile d'en faire l'étendard de la bonne conduite. Le dessin n'est pas une campagne politique ou un concours de popularité, il y a de grands artistes qui travaillent pour nourrir leurs rêves et leur famille, ça n'a jamais empêché le talent.
En ce qui concerne la sincérité, un artiste couronné de succès prendra rarement le risque de tout perdre, au détriment de son apostolat. Je crois difficilement capable un auteur de parvenir à s'isoler de tout compliment l'encourageant insidieusement à plier son art pour une audience exponentielle.
De mon avis, un artiste désintéressé se targuant allusivement de l'être est un calculateur qui s'ignore.
Melody a écrit :Moi je ne dessine pas que pour mon plaisir, c'est aussi beaucoup d'autres choses que je met dedans, de l'orgueil, du defi, du dépassement de soi, peut etre un moyen d'exister en ressort. Si je n'avais pas besoin de ressentir toutes ces choses (qu'elles soient saines ou malsaines, ou égoistes, ou généreuses), je ne voudrai pas en faire mon metier depuis que je tiens assise.
Voilà une sincère introspection pertinemment à propos.
Les interventions suscitées me rendent l'existence de l'article de Télérama plus supportable à présent. Lorsque l'ignorance incite à la réflexion, on la pardonne à moitié.