Fred_Boot a écrit :la définition du Turbo Media n'est pas vraiment claire pour moi, il y a même une méprise je pense. Je pense aux deux premiers boulots de Balak qui prenaient l'air de rien un côté manifeste. Peut-être que je suis le seul à être perdu sur la définition qui en est donnée maintenant.
Pour moi, le TurboMedia, c'est tout ce qui fait qu'un bête slideshow devienne PLUS que ça. Un élan, une volonté d'ergonomie et d'évidence, un jeu artistique, plutôt qu'un format précis.
- La règle de base consiste à ne pas s'éloigner du principe de la "lecture". Rien de ce qu'on ajoute ne doit intervenir dans la liberté du lecteur de parcourir le medium à son rythme et dans le sens qu'il désire (avance ou recul... ou même saut, comme ce que permet le player de JiF).
- L'objectif de l'artiste consiste à utiliser au mieux les astuces qui sont possibles grâce à la superposition, à l'apparition, à l'attente que génère le clic suivant, etc... et ceci à bon escient ! On n'est pas obligé de la faire : un simple slideshow suffit, pour peu qu'on ait une bonne histoire, mais il serait dommage de ne pas aller au-delà de la simple exposition cadencée.
Je vais faire un parallèle avec la Bande Dessinée :
- La règle de base, c'est un enchaînement de cases successives, développées dans une page (il y a d'autres choses possibles, cette règle elle-même peut être réinventée, mais partons sur du simple).
- On pourrait donc s'exprimer sur des bandes de dessins les unes sous les autres, ou sur un gaufrier immuable. Mais non ! L'habitude a été prise de construire une mise en page plus complexe, avec des cases de tailles différentes qui se bousculent, se déforment et se chevauchent. Au point que, lorsqu'on en revient à plus de sobriété, c'est considéré aujourd'hui comme de l'audace !
Le plaisir d'un bon slideshow dessiné - plaisir du lecteur autant que de l'auteur - consiste donc à jouir de tout ce qu'il est possible de proposer, à la fois pour mieux exprimer le récit (une anim évoque l'accélération, la brutalité, la spontanéité... une longue succession de cases évoque l'ennui, la lenteur, l'attente... tout comme on le faisait avec la BD : petites cases = action, longues cases = observation) et pour le rendre plus naturel et évident, plus ergonomique (pour mieux entrer dans un récit, on ne doit pas voir les astuces qui en augmentent l'intensité).
Ce plaisir n'est pas obligatoire, et on peut le développer de plusieurs façons différentes (action = plusieurs cases dans l'écran OU apparition multiple de cases OU animation), mais il me semble important de faire de vrais choix d'artiste en explorant le plus possible le médium considéré.
C'est ça tout l'esprit du TurboMedia, par rapport au scan de BD non prévues pour être diaporamisées ou zoomées. Non seulement on diaporamise, mais on utilise à fond cette particularité.