Bonjour,
Je ne sais pas si d’autres commentaires viendront compléter le mien ou le rectifier, mais je ne peux que me sentir privilégié d’avoir pu assister à ce grand atelier. Sans m’étendre outre-mesure, je vais essayer d’en résumer la richesse.
La première chose, bien évidemment, se sont les cours de M. Yamamura eux-mêmes. Son plan fut de présenter les techniques et le travail de l’animation par des grandes thématiques : la répétition, la transformation, le symbolisme, etc. Il s’agissait à la fois de présenter les sources de son travail et de son inspiration (avec de nombreux exemples de courts métrages d’animation) et d’expliquer l’intérêt d’utiliser telles ou telles techniques pour un animateur. Chaque demi-journée de cours était plus ou moins consacrée à un ou deux de ces thèmes avec quatre ou cinq court-métrages d’animation comme exemples. Le dernier cours fut en grande partie consacré au dernier film de M. Yamamura, présenté en avant-première : Les cordes de Muybridge. M. Yamamura avait choisi de montrer son film le jeudi en laissant la surprise aux spectateurs. Il a ensuite dévoilé/décrypté quelques clés/techniques de son œuvre avant de le remontrer le vendredi.
Deux exceptions à cette régularité. Deux séances supplémentaires, mais non obligatoires, furent ajoutées dans l’après-midi.
La première fut consacrée à la présentation des films des stagiaires de l’atelier et permettre des échanges avec M. Yamamura sur leurs œuvres. En effet, plus de la moitié des participants étaient soit des étudiants soit des professionnels de l’animation. De très belles choses furent présentées.
La seconde séance proposée aux stagiaires de l’atelier fut consacrée aux films des étudiants des deux premières sessions de l’université des arts de Tokyo où enseigne M. Yamamura. Encore une fois, du point de vue d’un néophyte, il y avait là de très belles choses.
Enfin, les sorties & visites cette année à l’abbaye furent sur les habitats troglodytes (maisons en partie creusée dans la roche) et à la visite d’un château. Bien évidemment, des repas et autres banquets furent proposés aux stagiaires pour permettre de faire connaissance et de discuter dans un cadre moins formel avec M. Yamamura et les organisateurs de l’atelier.
Au même moment, une exposition sur le travail de M. Taniguchi était présentée à l'Abbaye de Fontevraud. Bien que le lieu était parfois un peu étroit, les planches et les explications d'Ilan (commissaire de l'expo) étaient tout à fait intéressantes.
En conclusion, j’avoue avoir beaucoup apprécié cette semaine d’atelier. A mi-chemin entre explications parfois très techniques et présentation des démarches artistiques, les cours de M. Yamamura sont resté globalement accessibles pour des grands débutants comme je le suis et tout de même très intéressants pour des personnes ‘du métier’ venues compléter leurs connaissances. Les cours ont permis aussi d’éclairer aussi le travail de ce réalisateur à la démarche personnelle et artistique assez unique au Japon. Il n’a d’ailleurs pas hésité à répondre avec honnêteté à des questions, parfois très sensibles, comme par exemple sur le coût/budget de ses films, les délais de travail, les difficultés d’être indépendant, etc.
Comme à chaque fois, les discussions entre stagiaires et avec les organisateurs autour de bonnes bouteilles de vin sont déjà à elles seules une raison suffisante pour ne pas manquer un tel rendez-vous. Bref, une sacrée semaine diablement intéressante et toujours trop courte dans un lieu tout de même assez exceptionnel.
A.
Fuse
P.S. Encore un grand bravo à Ilan d'avoir assuré la traduction de M. Yamamura durant les cours mais aussi durant les toutes les rencontres et sorties avec les stagiaires de l'atelier. Difficile de ne pas être admiratif devant un tel marathon de travail.
