Le légendaire Rintaro (Metropolis, Galaxy Express, Harmagedon) vient de réaliser son premier anime depuis 14 ans, avec des chara-designs de Katsuhiro Otomo (Akira) : "Nezumikozo Jirokichi", un court métrage muet de 25min en hommage à l'oeuvre de Sadao Yamanaka (un réalisateur live action japonais décédé à l'âge de 28 ans).

Ce court est une coproduction Japon/France entre les studios nippons M2 et GENCO, et les français de Miyu. L'avant première se fera en mars au Japon au Niigata International Animation Film Festival dont je vous avais parlé au début du mois.



Il s'agit donc d'une adaptation de "Nezumikozo Jirokichi – chapitre d'Edo", scénario original écrit par Sadao Yamanaka, réalisateur japonais mort prématurément en 1938 à l'âge de 28 ans, et qui fût une figure du cinéma japonais à l'époque et au moment du passage du muet au parlant. Le titre complet de ce court métrage de Rintaro est d'ailleurs : "Court métrage dédié à Sadao Yamanaka «Nezumikozo Jirokichi»".

La musique est signée Toshiyuki Honda (L'Avocate, Metropolis), et Mami Koyama (voix de Arale dans Dr Slump) interprète le rôle du benshi (narratrice).

Synopsis :

Alors que la ville d'Edo est plongée dans l'obscurité, un homme sort du grenier d’une maison. C'est le fameux Jirokichi, surnommé Nezumikozo/le Rat, un bandit vertueux qui dérobe les riches pour les distribuer au pauvre peuple. Orin, une marchande, mène une vie difficile avec son jeune enfant. En profitant de la détresse de cette pauvre femme, des yakuzas tentent de dévoiler la véritable identité de Nezumikozo/le Rat.

Note du réalisateur (Rintaro):

- Long long a go -
(Ndt : Un jeu de mot entre « long a go » en anglais et « long ago » en japonais qui signifie le menton long, qui faisait le charme particulier de Sadao Yamanaka.)

Sadao Yamanaka, un réalisateur au long menton, à la barbe hirsute, une mini serviette enroulée autour de sa tête et chaussé de sommaires socques japonaises, est mort à l'âge de 28 ans, après avoir travaillé dans l'industrie du cinéma au moment du passage du muet au parlant. C’est pendant la réalisation de ma série Sabu et Ichi (adaptation de l’œuvre de Shotaro Ishinomori) que j'ai entendu son nom pour la première fois.

Comme il s’agissait de la toute première série d’animation historique, c’est Sadatsugu Matsuda, un réalisateur très actif depuis l'époque du muet, qui a supervisé l’enregistrement des voix et qui m'a dit combien Sadao Yamanaka était pour lui un génie. Pendant des années, je n'ai pas eu l'occasion de voir les films de Yamanaka, mais un jour, j’ai enfin découvert son Ninjo Kamifusen/Pauvres humains et ballons de papier au célèbre cinéma d’art et essai Namiki-za, situé au sous-sol d'un petit immeuble dans le quartier de Ginza à Tokyo. C’est un film mélancolique et tragique qui marque l'esprit des spectateurs. Encore aujourd’hui, je me souviens d'avoir quitté le cinéma, bouleversé par la scène finale dans laquelle un ballon de papier s'éloigne lentement au-dessus du petit canal d’une ruelle, dans une lumière pâle. Cette scène symbolisait parfaitement le caractère éphémère de notre monde tel qu’il était décrit dans le film.

Plus tard, grâce aux VHS et aux DVD, j’ai découvert Tange Sazen yowa : Hyakuman-ryo no tsubo/Le pot d’un million de ryo et Kouchiyama Soshun. J’ai vraiment été épaté, dans le 1er film, par l’habileté de Yamanaka à faire preuve de concision avec légèreté, élégance et modernité. Quant au second, il m’a complètement séduit par sa mise en scène novatrice et par sa présentation extrêmement contemporaine des personnages.

Un peu plus tard, j'ai appris que Yamanaka avait fait des dessins dans les coins des pages de ses livres pour faire des flipbook (donc de l’animation !) et qu’il avait même réalisé des caricatures. Depuis, j’admire encore plus cet homme qu’on appelait affectueusement « long long ago (menton) ».

Mon équipe et moi avons voulu lui rendre hommage à travers ce petit court-métrage d'animation en adaptant son scénario Nezumikozo Jirokichi – chapitre d’Edo. Sur le champ de bataille où il avait été envoyé pendant la Guerre, il a écrit dans son journal intime: "Je serais un tout petit peu triste si Pauvres humains et ballons de papier était ma dernière œuvre." Si je peux lui offrir ce petit film, je serai alors "un tout petit peu content".



Source : Miyu

@Sadao Yamanaka / NEZUMIKOZO JIROKICHI Film partners

Cela fait un moment que je n'ai pas fait de news *trailers de (futurs) courts*, même si j'en vois plein qui me stimulent et que je me note dans un coin.

Bref, en attendant que j'en refasse une, là aujourd'hui le teaser qui m'intrigue agréablement c'est celui de Hurikán, court métrage à venir réalisé par Jan Saska (République Tchèque), qui avait déjà signé "Happy end" en 2016 (court de fin d'études passé à Cannes et en prénomination aux Oscars).

Son nouveau film est adapté d'une de ses BD, il l'a développé avec Václav Hašek, le tout produit via son studio/collectif True Lovers, avec Maurfilm et Last Films (en copro avec Laïdak Films, Artichoke et AEON Production + une résidence à l'Abbaye de Fontevraud).

Le pitch en quelques mots : Un alcoolique à tête de cochon fait face à une pénurie de bière dans son quartier.

A voir sur Vimeo (l'embed direct n'est malheureusement pas possible) :

Après une première mise en ligne en octobre dernier, le Studio 4°C repropose aujourd'hui sur son channel Youtube (et toujours pour une durée limitée d'1 mois) le court métrage Noiseman Sound Insect, avec cette fois des sous-titres anglais.

Ce court de 15min a été réalisé en 1997 par Koji Morimoto (Animatrix), avec Yoko Kanno à la musique, et Masaaki Yuasa à la direction de l'animation / co-création visuelle.

Je vous invite donc à (re)voir le film ci-dessous (la vidéo est accessible dans le monde entier sauf au Japon), et à sans doute mieux le comprendre, même si il reste foufou ;-p

Cf aussi ma précédente news où j'avais partagé des anecdotes et souvenirs.

L'artiste grec Antonis Fylladitis signe un beau fan-film 3D nommé Superman Awakens, inspiré du fameux super héros et particulièrement de la mini série comics Kingdom Come, et du travail de l'illustrateur Alex Ross.

Ce réalisateur n'étant pas non plus un amateur, puisqu'il a déjà bossé sur les VFX de films comme John Wick 2, Underworld, et le récent Jumanji.

Un film hommage produit avec Unreal Engine 5 (+ Lumen), à voir en 4K sur Vimeo :

Story/Director: Antonis Fylladitis
Disign/ Assets/ Cordination: Stavros Fylladitis
Music Composer: Thanos Papadellis
Sound Design: Miltos Pilalitos
Animation/ MoCap Clean up: Constantinos Sophocleous
Cape Simulation: Agustin Schilling
Voice Actor: Daniel Zbel
Voice Over Script: John Finnegan
Vocals: Anna Tarba
Music Editor: George Soulas
Recording and Mixing: The Sound Garden

Primitive Flame (火之初) est un court métrage d'animation amateur chinois réalisé par 9 artistes sur leur temps libre.

Il s'agit visiblement ici surtout de quelque chose de juste fun et visuel, sans autre ambition que de se faire plaisir, d'ailleurs presque la moitié du film consiste en un très long plan de baston sakuga ;-]



Retrouvez les animateurs sur Twitter :
@nian4111
@hougeHOU
@woodenrafter
@lykng128735221
@kaku_BPR
@xiaolin015
@jmong53843620
@TTmax13
@0103450k

Le réalisateur Sean Buckelew (Ghost Stories, Strangers) me signale la mise en ligne de son beau court métrage Drone que j'avais bien senti / pré-recommandé (et au final apprécié l'an dernier) lors du dernier festival d'Annecy.

Produit avec une petite équipe (Sean s'étant chargé de pas mal de choses), où on retrouve notamment le français Vincent Tsui à l'animation (voir les credits ci-dessous, et aussi un making of ici).



The CIA attempts a rebrand by installing a Predator drone with an onboard AI personality named Newton to serve as an ethical and compassionate voice to defend and justify the use of lethal force. At the press rollout, a malfunction causes the drone to go rogue. The livestream of the event is an instant viral sensation, and the world watches as the runaway drone attempts to understand its purpose in the world. On the ground, CIA personnel scramble to figure out how to salvage the situation and capitalize on the sudden rush of attention.




Director / Writer / Storyboarder / Lead Animator : Sean Buckelew

Backgrounds : Wes McClain

Concept Painting : Alex Murray-Clark

Drone UI/HUD Design : David Delafuente

Animator : Vincent Tsui

Effects Animation : Nicole Stafford

Additional Animation & Color : Kyle Brooks

3D Drone Animation - E.D. Films

3D/2D Animation Consulting : Daniel Gies

3D Rigging, Animation, Rendering : Eric Max Kaplin

Music & Sound Design : Skillbard

Orchestration : Finn McNicholas

Orchestra : Budapest Art Orchestra

Producer : Jeanette Jeanenne

Producer E.D. Films : Emily Paige

Executive Producer E.D. Films : Archita Ghosh

Chaque année l'école française d'animation des Gobelins impose aux étudiants en 3e année un exercice de FX (effets spéciaux), qui résulte depuis un moment déjà en des micro films réalisés en quelques semaines par des groupes d'élèves.

Voici la cuvée 2023, où la thématique était cette fois le sport.

- ECHOES OF THE MIST

Directors: Yehor BONDARENKO, Josephine BREGERON, Marion DECELLAS, William KUOCH, Yosi HSU, Ange YAJIMA



- DUEL SOLITAIRE

Directors: Khéma COUSIN, Nina GLAVASKI, Siméon JACOB, Laora LE BOURISCOT, Chloé LOPES, Joséphine MOUNIER



- FIRED UP

Directors: Angelina DOROZHINSKAIA, Samuel FUKUMORI, Ilona GOUDEAU, Lava HIJZELAAR, Wilson HINH, Mia POPOVIC-BEAUME



- QUEENS FAVOR

Directors: Célia BERLAND, Antoine DAHAN, Clément DELABY, Naomi ESCOUTE, Alp KURDOGLU, Jean LAPLACE-CLAVERIE, Masha MORAN



- REVERS

Directors: Joshua FISCHER, Lila GINGUENE, Pauline JOURY, Garance MONDAMERT, Tara REWAL



- L'ÉCLOSION DU JOUR

Directors: Begaiym EMIRLAN, Mathilde GOSSET, Anne GUISSET, Sonya KONDRASHEVA, Rayan TAKHEDMIT, Adam VIRAGH, Zishu WANG



- ÉLÉGIE

Directors: Odelia LAINE, Esther LEGIDO, Andréa MARTINEZ, Alissende MASSON, Hugo MICHALET, Arthur WONG



- BOREALIS

Directors: William BURGER, Marie HAREUX, Zoé PALASIE, Elisa SOUCANH, Maxime VERNOUX-NIZET



- THE HIKER

Directors: Inès BILBAO, Johanna BOUAOUICHE, Elifsu MERIC, Lou NAVILLOD, Abel SAGLIO, Leena SOOBA

Décidemment, la plateforme Bilibili, équivalent de Youtube en Chine, finance bien plus de créations originales animées (mainstream et indés) que son homologue occidental.

Beaucoup de séries, mais aussi des court métrages, et même des anthologies, puisque outre l'omnibus Capsules dont je vous avais déjà parlé, Bilibili propose aussi depuis le 1er janvier 2023 une nouvelle série de courts basés sur des histoires/légendes chinoises : Yao-Chinese Folktales (中国奇谭). "Yao" faisant référence à de vieilles histoires de démons/monstres.

Produit par le mythique Shanghai Animation Film Studio, fondé en 1946, ce programme, pour l'instant composé de 5 films, a déjà généré plus de 160 de millions de vues en Chine depuis le début de sa diffusion online au début du mois.

Le films sont proposés gratuitement en ligne ici, et avec sous titres anglais.

www.bilibili.com/bangumi/media/md28235401/

[edit 2024] les films sont aussi désormais dispos sur Youtube avec sous-titres anglais.

Et ci-dessous un petit montage Catsukut (encore et toujours), que j'ai fait à partir de deux trailers existants.

Sachez enfin que 2022 a marqué le centenaire de l'animation chinoise (aussi appellée donghua).





Si jamais vous parlez chinois (ce qui n'est pas mon cas), je vous renvoie sur le Weibo officiel du projet, ainsi que sur ces deux interviews des créateurs, Chen Liaoyu (réalisateur) et Li Zao (producteur).

La réalisatrice Sarah Beth Morgan vient de mettre en ligne son joli court métrage Between Lines, qui aborde le sujet du harcèlement scolaire.

Produit en association avec le studio Hornet, et avec une équipe composée exclusivement de femmes.

Plus d'infos sur le site officiel betweenlinesfilm.com


“Between Lines” is an animated short film created by an all-women team that speaks to the scarring experience of schoolgirl bullying - and the recovery that follows. The narrative follows a young woman’s journey as she navigates isolation, exclusion and anxiety. Out of trauma, blooms a sense of healing and connection.

Comme chaque année, le géant chinois de la vidéo en ligne Bilibili fait produire diverses vidéos pour le nouvel an lunaire, et pour l'arrivée (hier) de cette nouvelle année du lapin (2023), ils ont notamment sorti un très beau court métrage ultra colorful et pictural nommé 风物有时节 - que l'on peut traduire en "The Scenery of Seasons" - et qui mets en image les 24 périodes solaires.

Niveau staff, on retrouve notamment à l'animation 赶稿人 (aka Agan), qui avait déjà participé à un court métrage promo pour la même plateforme l'an dernier dans le cadre des Jeux Olympiques d'hiver. Et je vous invite aussi à zieuter les beaux color keys faits par Arthur Tang pour ce projet.

Et c'est aussi agréable de voir mis en mouvement ce type de ce style graphique/couleur moderne habituellement propre à une mouvance assez répandue dans l'illustration en Asie ces dernières années, et notamment en Chine.

Ce petit film est dispo sur Bilibili, mais en SD (à moins d'avoir un compte chez eux), du coup je vous le propose aussi ci-dessous en HD :

"The Scenery of Seasons" = the 24 solar terms animated in a beautiful/colorful short film produced by Bilibili to celebrate the new lunar year.
Full video >> https://t.co/GtjxbM38wM pic.twitter.com/SjoJ3L43sR

— Catsuka (@catsuka) January 23, 2023

Animation by Agan 赶稿人 (@00again00) and 哒哒哒哒哒斯特.
Enjoy also the color keys made by Arthur Tang (@A_ntiqueWhite) :https://t.co/KkMQk5rbJd

— Catsuka (@catsuka) January 23, 2023

Le réalisateur français Osman Cerfon revient avec un nouveau court métrage d'animation nommé Aaaah, produit par Miyu.

Il est d'ores et déjà sélectionné au prestigieux festival de la Berlinale, et j'avais beaucoup aimé les précédents films de cet artiste, comme Chroniques de la poisse (que j'avais même diffusé sur France 4) et Je sors acheter des cigarettes.



Aaaah! c’est des cris de douleur, la surprise, l’effroi, la joie, des chants, des râles, des rires, la colère… Aaaah! c’est l’expression avec laquelle les enfants, ces êtres primaires et innocents, font l’expérience de la vie en collectivité, bien encadrés par les coups de sifflets des adultes.

Aaaah! is a cry of pain, surprise, fear, joy, songs, grumbling, laughter, anger… Aaaah! is the expression with which children, these primary and innocent beings, experience life in a community, framed by the whistles of adults.